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Rastas - Mobilité sociale dans la fumée du cannabis

13 décembre 2013, 07:43

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NOS amis rastas soutiennent que leur religion exige d’eux la prise du cannabis. Soit ! Cette affirmation suscite néanmoins de légitimes interrogations.

 

(i) À quel moment de sa vie l’enfant rasta est-il initié à cette pratique religieuse obligatoire ? L’enfance? L’adolescence ? L’âge adulte ? Renseignement pris, il s’agit de 15 ans bien que d’autres, dès 12, 13 ans s’y mettent déjà, semble-t-il.

 

(ii) La prise du cannabis dès l’adolescence estelle susceptible de rendre le jeune rasta dépendant et d’avoir un impact négatif sur son parcours académique? Bien qu’on puisse postuler que certains chanceux passeront à travers les mailles du filet, toute personne ayant un minimum de bon sens serait tentée de répondre affirmativement à cette question.

 

(iii) Qui jouent les modèles pour le jeune rasta dans sa communauté ? Sont-ils nombreux et quelles valeurs véhiculent-ils ?

 

(iv) Quelle est l’ambition des parents rastas pour leurs enfants ?

 

(v) L’État a-t-il le devoir de protéger ces (ses) adolescents…contre leur gré ? Le débat prend ici une dimension existentielle : la responsabilité de la société opposée à la liberté de l’individu de disposer de son corps comme bon lui semble.

 

Cet argumentaire est actuellement défendu par des avocats, des syndicalistes et des responsables d’ONG. Pour être cohérents ces citoyens, tout en réclamant soit la dépénalisation ou la légalisation, refusent de décourager le fumeur de cannabis, cette décision relevant, selon eux, de la conscience individuelle. Ces citoyens-là, on ne pourrait contester leurs fortes convictions et leur bonne foi. Un dénominateur commun : ils se sont pour la plupart déjà fait une place au soleil et ne s’épargnent aucune peine pour assurer l’avenir de leurs enfants.

 

En revanche le jeune rasta, l’adulte de demain en quête d’un emploi et souhaitant fonder un foyer, court le risque, lui, dans une île Maurice où la compétition fait rage, de rester sur le carreau, lestés de multiples handicaps, témoin impuissant d’une mobilité sociale s’envolant en fumée. Celle du cannabis.

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