La récente tragédie au ‘Legends’ est comparable à l’explosion d’une marmite à pression qu’on a trop laissée sur le feu et qui logiquement vous éclate à la figure !

Explosion à plusieurs détonations : mauvaise ou plutôt absence de communication, la dure réalité d’une insécurité envahissante autour et dans nos hôtels, une politique de camouflage et de maquillage systématique des cas d’agressions , de vols et de d’attentats a la pudeur, une faillite totale des services des Ressources Humaines dans nos établissements hôteliers et enfin, une aberrante inadéquation entre nos slogans creux de marketing et une dure et violente réalité dans le pays.

La politique ou la tentative de vouloir cacher ou camoufler une crise est tres symptomatique des grandes sociétés à Maurice. Au lieu de la gérer on préfère cacher l’évidence jusqu’au moment ou tout éclate en  public.

Cette naïveté est tres souvent exacerbée par les apprentis sorciers de la communication qui sont très performants en séminaires ou autres formations mais qui sont nuls dès qu’il s’agit de faire face à une dure réalité comme celle du Legends.
Très souvent, les hôteliers ne rapportent pas tous les cas de vols, d’agressions ou violence sexuelle dont sont victimes les touristes qui nous visitent. Ils préfèrent effectuer de petits arrangements, à l’intérieur des murs de l’hôtel en faisant, signer sa lettre de démission par l’employé coupable de tels actes répréhesibles. Le prétexte : « faut pas impliquer la police, la nouvelle sera publique, et c’est mauvais pour notre réputation, nos tours operateurs étrangers vont cesser de nous envoyer des clients… »

Une litanie qui est à l’image même de la gestion des grands hôtels : vivre en vase clos.

C’est la première raison de cette dégradation évidente de la sécurité dans les hôtels à Maurice. Et qu’on ne vienne pas nous dire que  c’est rare : des dizaines de cas d’agressions ou de vols ont lieu dans les hôtels tous les mois.
Le services des Ressources Humaines (RH) dans le secteur hôtelier est en grande partie coupable dans cette dégradation des  mœurs dans les hôtels. Le cas du Legends est un exemple type. Les RH ne font qu’embaucher ou licencier, former dans le métier, tenter de débaucher des employés du concurrent, victimiser quand les pratiques douteuses de la direction sont critiquées,  empêcher toute revendication. Rien n’est fait pour expliquer l’importance de la sécurité et du bien-être des clients aux jeunes employés d’hôtels. Aucun effort n’est consenti pour donner un sens de responsabilité aux employés.

Au contraire, c’est une attitude de mépris qui est le leitmotiv. Rien n’est fait pour rendre les relations industrielles plus conviviales. Le syndicat des employés est considéré comme l’ennemi public numéro 1. En plus,  une situation de harcèlement quotidien ne suscite pas l’adhésion des employés à l’entreprise , elle antagonise beaucoup d’employés vis-à-vis de la direction.

On ne peut, sous aucun prétexte, trouver des justificatifs  à cette acte ignoble perpétré au Legends le lundi 10 janvier, mais c’est le phénomène de la marmite sous trop de pression qui occasionne de tels dérapages.

Venons maintenant à  ces slogans de nos chers amis, les promoteurs patentés de notre tourisme : la MTPA, le Ministère du Tourisme, les hôteliers. Ces chers messieurs et dames qui passent presque tout leur temps dans les salons prestigieux de ITB, Top Résa ou au WTM ne connaissent le produit que sur les brochures à papier glacé. Ils sont sur une autre planète entre petits fours, cartes de visite, sièges en business ou en First. Savent ils que tout en vendant une ‘Ile Maurice de rêve ou on vit en sécurité’, ils sont entrain de tromper le client sur la marchandise ? Savent ils que la région de Grand baie – Grand Gaube est dangereuse après la tombée de la nuit et même très souvent en pleine journée ? Savent-ils qu’à Flic en Flac, plusieurs bistrots et boites de nuits – souvent sans permis- sont des lieux de vente de la drogue ? Jaugent-ils la mesure de leurs promesses de sécurité avec une telle réalité des ces lieux ? Est-ce de l’irresponsabilité ou l’aveuglement de toujours vendre un produit pour les qualités qu’il ne possèdent pas ? Savent ils que des arnaqueurs de tous genres sévissent à Grand-Baie, Flic-en-Flac et Trou-d’Eau-Douce ? Savent-ils qu’ à plusieurs reprises des touristes ont été molestés et meme agressés par des chauffeurs de taxis, par exemple au Legends ?

La mort de la malheureuse Mme McAreavey devrait vous réveiller.

Et n’oubliez pas la marmite sur le feu…