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Lettre du président

Toute fin de mandat suggère une analyse de e qui fut accompli, des objectifs qui furent manqués comme de l’évolution générale des opérations d’une société qu’on aura un temps dirigée.
La présidence qui me fut confiée par le conseil d’administration de La Sentinelle s’achevant fin février, il s’agit d’en faire brièvement le bilan.
Que s’est-il donc passé ces dix dernières années ?
Il convient de préciser, au préalable, que nous avons hérité de nos prédécesseurs une culture qui, depuis la fondation de notre société de presse, il y a un demi-siècle, privilégie certaines valeurs fondamentales qui sont en résumé :
– une farouche indépendance rédactionnelle à partir d’un postulat de mesure et d’équité ;
– la fiabilité de l’information ;
– la rigueur de l’analyse dépourvue d’esprit partisan.
Ce refus d’inféodation à un quelconque courant politique ou communal, nous le prélevons d’une tradition de fronde intellectuelle. Cela n’est après tout que le propre d’une saine posture journalistique. La liberté de penser et d’agir à partir de principes fondamentaux bien définis nous aura valu le dévouement d’un personnel d’exécution venu de tous les horizons.
Les gurus du management soulignent qu’il faut motiver le personnel. Je n’y ai jamais vraiment souscrit.
Il est plus important de créer les conditions de la motivation - environnement salubre, reconnaissance des mérites et juste rétribution, partage de ces valeurs que sont le respect de l’autre, l’écoute, la communication, le sens du contact. L’homme en somme se motive lui-même. Ces conditions de motivation, nous les avons renforcées encore plus autant dans les espaces de Riche-Terre que dans cette ruche bourdonnante que furent les bureaux exigus de Brown-Sequard.
Par ailleurs, le chiffre d’affaires du Groupe a connu une progression constante ces dix dernières années passant d’environ Rs 150 millions à Rs 500 millions l’an dernier. Les profits, comme c’est souvent le cas, ont évolué en dents de scie selon une conjoncture fluctuante subissant les contrecoups du prix du papier sur le marché international, les soubresauts du fret maritime, la crise économique mondiale (2008-2009) et la hargne d’un gouvernement qui, refusant de se battre intellectuellement à visage découvert, a recours au boycott de nos journaux et magazines, en les privant de la publicité. Ses tentacules paraétatiques et quelques sycophantes du secteur privé ont choisi eux aussi de frapper sous la ceinture dans l’espoir idiot de faire taire une presse libre.
En dépit de ces aléas et de ces coups fourrés, nos lecteurs nous ont maintenu leur confiance. Soixante pour cent du lectorat mauricien croit résolument en la fiabilité et en l’honnêteté de nos informations et de nos analyses. Sondages après sondages, la preuve est faite.
D’autre part, la diversification des activités de La Sentinelle ces dix dernières années, le nombre croissant de ses publications, son expansion à Madagascar, son incursion dans la technologie informatique et dans la communication par Internet, lui ont permis d’atteindre bien d’autres marchés porteurs.
Toutes ces opérations auront permis d’atténuer l’impact de la crise économique et de la méchante humeur des politiciens.
En quittant la présidence du conseil d’administration, je formule deux voeux en priorité pour
La Sentinelle :
– de continuer contre vents et marées cette politique d’indépendance qui a servi et sert si bien sa crédibilité localement ainsi qu’à l’étranger ;
– d’étendre peu à peu son rayonnement régional (îles voisines) ainsi que sur le continent africain (pays lusophone pour commencer) en privilégiant une maïeutique de développement comme le préconisait
Socrate, c’est-à-dire en les aidant à trouver eux-mêmes le type de développement médiatique qui leur convient le mieux.
Jean-Claude de l’Estrac, à qui nous devons une bonne partie de l’expansion de notre Groupe, quitte son fauteuil exécutif et me succède à la présidence à partir de ce jour. S’il se libère de l’opération au quotidien, il continuera à participer activement à l’expansion du Groupe, notamment en apportant ses conseils sur le plan de la stratégie et du développement des produits. Il sera également présent dans les colonnes du journal à titre d’éditorialiste.
Denis Ithier, pur produit de notre sérail qui a donné les preuves de son talent à Maurice aussi bien qu’à Madagascar, lui succède à la direction générale. Il possède les compétences gestionnaires et partage les valeurs de l’institution. Il sera soutenu par Hootesh Ramburn qui vient de nous rejoindre et qui occupera les fonctions de Chief Operating Officer.
Il a une riche expérience de l’administration ; il a dirigé, entre autres, la station de radio-télévision nationale et a été, jusqu’à tout récemment, le directeur exécutif de la National Empowerment Foundation.
Ariane de L’Estrac, en sa qualité de directrice des publications, aura la responsabilité de la qualité éditoriale et du développement des nouveaux produits.
Autour d’eux une équipe encore relativement jeune, talentueuse et dynamique, assurera l’exécution des tâches avec cette efficacité qui lui est coutumière.
Je fais confiance à ce melting-pot culturel dans la fraîcheur contagieuse de son étonnante diversité pour perpétuer une oeuvre qui recueille l’adhésion quotidienne d’une si belle majorité du public mauricien.
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