Célébrer un anniversaire, c’est d’abord un temps de réjouissance. C’est aussi un temps d’évaluer le passé pour se tourner vers l’avenir.

Il faut se réjouir et s’émerveiller devant tout le chemin parcouru jusqu’ici pour faire advenir cette conscience de peuple et cette fierté Rodriguaise.

C’est le moment de rendre hommage à tous ceux et à toutes celles qui tout au long de l’histoire se sont donnés pour défendre la cause de Rodrigues.

Ceux qui ont regroupé les gens pour leur montrer de quoi ils sont capables. Ceux qui malgré les difficultés n’ont jamais désespéré de Rodrigues.

Ces dix dernières années ont permis de faire un grand pas en avant dans la manière de gérer les affaires publiques. On peut avoir différentes appréciations sur les différents gouvernements régionaux. Mais de manière générale les Rodriguais à la tête du pays ont pu faire avancer les choses. C’est un acquis.

Par ailleurs ces dix années ont aussi été marquées par des conflits. Conflits avec Port Louis. Conflit entre Rodriguais.
Souvent il a fallu entrer en guerre pour se faire respecter. Le premier combat a été la revendication pour que la gestion des collèges REDCO tombe sous l’égide de l’Assemblé régionale. A l’époque le ministère de l’éducation était très réticent à donner ce pouvoir à Rodrigues. Il a fallu se battre.

L’autre guerre a été le refus de Port Louis de laisser l’Assemblée régionale mettre en pratique une décision visant à payer une compensation aux pêcheurs du lagon qui désirent prendre une retraite volontaire. A l’époque la commission de la pêche avait même traduit le ministère des finances en justice !

Mais ces dix ans ont surtout été marqués par les conflits internes. L’organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) et le Mouvement rodriguais (MR) ont tous les deux vécu des secousses politiques. Et pendant ces dix ans ces deux partis sont restés en guerre constante l’un avec l’autre. En dix ans ils n’ont jamais pu se mettre ensemble pour défendre une cause commune.

C’est dans ce même contexte que Lindsay Rivière, un grand ami de Rodrigues, met l’accent sur la division politique qui empoisonne le climat social.

Les villageois qui ont participé à la réflexion organisée par le RCSS ont tous fait un plaidoyer pour que nos élus arrivent à collaborer quand c’est nécessaire pour défendre les intérêts de Rodrigues.

La balle est maintenant dans leurs camps. C’est à chacun de décider s’il veut écouter la voix du peuple ou semer les germes de division.