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Le refus du statu quo

Pour engager une grande réforme, il faut beaucoup de courage politique. A Maurice, on s’en est rendu compte au fil des ans, le consensus n’est généralement pas atteint. Et de courage politique, nos acteurs du landerneau n’en font pas beaucoup preuve. A titre d’exemple, la réforme du système électoral qui n’est devenue qu’une simple manoeuvre politicienne entre les trois partis traditionnels.
Or, le réformisme, c’est une volonté de changement pour le meilleur. Dans ce monde en constante évolution, l’immobilisme ne peut être de mise. Sinon,
rapidement, on risque de regarder son histoire dans le rétroviseur de l’Histoire. Certes, personne ne cherche véritablement à changer le système.
Mais, si ce système reste figé dans un capitalisme pur et dur, il y a tout lieu d’oeuvrer pour une certaine évolution. Cependant, il faut savoir qu’à Maurice, on a peur du changement. Il n’y a qu’à voir, à cet effet, les retours en arrière sur la question de l’éducation. Cela donne à voir toute la puissance de certains lobbies.
Le conservatisme et la logique des chapelles sont bien ancrés dans la société mauricienne. Dans un tel contexte, la conscience réformiste peine à respirer. Elle étouffe. Elle est impuissante devant les forces en présence. Mais, une société peut-elle faire ses mues nécessaires sans qu’on ne pense en
profondeur à son organisation ? Qu’on ne se donne les moyens de corriger ses dysfonctionnements ?
Reprenons le cas de la réforme du système électoral, il n’a été nullement question jusqu’ici d’abolir le système de best loser. Il s’agit seulement de colmater un système qui exhibe, depuis des décennies, ses limites et institutionnalise une perversion du principe démocratique.
L’étymologie latine de réformisme est «reformare», soit reconstituer. De nos jours, le concept a perdu de son sens initial. Alors qu’il apparaît au XIXe
siècle comme un moyen pouvant provoquer l’abolition du capitalisme et marquer l’avènement du socialisme sans qu’il y ait une révolution, le concept est, aujourd’hui, mis au service de ce même capitalisme.
Il s’agit, désormais, d’intervenir sur les structures sociales et économiques afi n de garantir la pérennité du système capitaliste. A Maurice, les détracteurs de Rama Sithanen, lorsque celui-ci était ministre des Finances, l’accusaient justement d’être au service du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Toutefois, il est aussi vrai que ce dernier tentait d’agir sur les superstructures de l’Etat.
On peut être d’accord ou pas avec l’ancien ministre des Finances, le fait demeure qu’aujourd’hui on verse à nouveau dans l’immobilisme. La négation même du réformisme.
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