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La sécheresse des idées

Des femmes âgées et des enfants en attente des camions- citernes. Ce sont des photos qui nous renvoient à une autre époque, celle d’une île Maurice où l’on vivait dans le dénuement, avec des pénuries d’électricité et d’eau. Pourtant, l’absence d’eau potable est un problème auquel doivent faire face les habitants de l’Est en ce moment même. Une fois les élections villageoises terminées, leur calvaire a démarré. Leurs robinets tournent à vide depuis lundi. Les plus chanceux se rabattent sur les citernes. Quant aux autres, ils commencent à perdre patience.
Le problème ne se limite pas à une seule région même si c’est dans l’Est que les usagers doivent endurer la peine la plus sévère.
Partout ailleurs, la CWA applique déjà un plan de rigueur. La quasi- totalité du pays est affectée par les coupures. La pénurie plane audessus de la tête de tous.
Si nous en sommes arrivés là, c’est qu’il y a eu un manque de prévoyance, puis un manque de réactivité, de la part des autorités.
Il ne faut pas tromper le consommateur en imputant le problème à une pluviométrie défaillante. Qu’avons- nous fait du surplus quand des pluies diluviennes s’abattaient sur le pays ? On a laissé le précieux liquide s’écouler vers la mer ou alors on a mal géré nos réserves. Une part importante du volume distribué se perdait dans les canalisations pourries et une autre part était gaspillée en raison du prix dérisoire de l’eau potable.
L’année dernière, au plus fort de la crise, le gouvernement avait enclenché une réflexion sur les moyens d’éviter la répétition du problème.
Des solutions doivent exister car nous savons que des pays bien moins lotis en eaux de pluie parviennent à approvisionner leur population correctement en eau potable. L’on évoquait, la saison dernière, des lois qui obligeraient les promoteurs immobiliers à doter les nouveaux bâtiments d’un système de récupération de l’eau de pluie. Il était également question de projets de dessalement de l’eau de mer car le coût de production était descendu à des niveaux raisonnables. Puis l’arrivée des pluies a refroidi les dirigeants.
C’est en cela que les crises ont peut- être du bon : elles poussent les décideurs à agir.
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