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La farce

A suivre la logique qui a poussé le candidat malheureux Hossein Atchia à porter plainte contre son colistier Reza Uteem, il serait sans doute l’unique individu de son espèce. Le seul des 60 représentants des deux principaux blocs en lice aux dernières élections générales à avoir respecté le seuil des dépenses imposé par la loi électorale.
Selon les dispositions de l’article 51 (1) (b) (i) (B) de la Representation of the People Act, tout candidat aligné sous les couleurs d’un parti ne peut dépenser plus de Rs 150 000 pour toute la durée de la campagne électorale. Or, toute personne sensée comprend qu’un tel montant est dérisoire.
Et que dans certains cas, et notamment à l’approche du scrutin, il suffi t à peine à chaque candidat pour couvrir les dépenses d’une seule semaine.
Il serait donc intéressant de savoir combien le candidat Atchia a effectivement dépensé. Comment il s’y est pris pour boucler toute une campagne dans le strict respect de la loi.
Cependant, comme dit l’adage, à quelque chose malheur est parfois bon. Et au-delà de cette petite guéguerre entre deux ex-colistiers, il serait sans doute opportun que les responsables de la chose politique se décident à revoir de fond en comble toute la législation régissant la conduite des élections.
Le contexte a énormément évolué depuis 1958, année qui a vu l’adoption de la loi qui sert encore de base à tout ce qui touche à l’organisation de scrutin. Les moyens ne sont plus les mêmes. Les gens qui gravitent autour des candidats et des partis sont bien plus exigeants que par le passé. Fini le temps où les principaux partis pouvaient se reposer sur le militantisme de leurs adhérents.
Fini le temps où les agents interdisaient presque au candidat de mettre la main à la poche. Où chacun se disputait l’honneur de pouvoir confectionner, à ses propres frais, banderoles et autres gadgets. Mais malheureusement l’argent a commencé par tout salir aux élections de 1967. Le grand capital, qui craignait une érosion de son pouvoir économique, n’avait pas lésiné sur les moyens. Il avait dépensé des sommes faramineuses pour soutenir le PMSD. Les choses s’assainirent avec l’arrivée du Mouvement militant mauricien, mais pas pour longtemps. Les mêmes travers sont remontés à la surface dans les années 1980. Et depuis, tout le monde se laisse aller. La farce continue et tout le monde joue à l’autruche.
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