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Judiciaire : quels sont les critères de promotion ?
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Judiciaire : quels sont les critères de promotion ?

Votre édition du 14 octobre nous apprend que le juge Eddy Balancy aurait été évincé (notez le conditionnel), privé d’une aspiration légitime, notamment celle d’assurer l’intérim au poste de «SeniorPuisne Judge» et celui de chef juge.
Quelques questions s’imposent : quels sont les critères pour octroyer des «promotions» dans le judiciaire ? L’ancienneté ? La méritocratie ? Le juge Balancy aurait-il démérité, ses jugements cassés par le PrivyCouncil ? Dans l’affirmative, étaitce aussi sévèrement que dans le litige MCB/Robert Lesage où le conseil privé de la reine avait exigé un nouveau procès devant des juges différents car «the court created an impression of unfairness and bias».
Face aux passe-droits que connaît toute société, le citoyen, désabusé, hausse quelquefois les épaules. Mais sa faculté d’indignation retrouve sa flamme dès qu’un écart est perçu (à tort ou à raison) dans le judiciaire car ce sanctuaire représente pour lui l’ultime rempart contre toutes les injustices. Cette responsabilité, le judiciaire l’exerce en toute indépendance car, autrement, elle se viderait de son essence. Mais, cruel paradoxe, serait-ce l’esprit d’indépendance affiché par le juge Balancy qui lui aurait été préjudiciable ? Son jugement dans le «gaggingorder» de Mme Soornack ou son point de vue exprimé publiquement sur le Criminal Appeal AmendmentBill, pour ne citer que ces deux cas ?
Mais quoi qu’il en soit, dans l’ignorance des tenants et des aboutissants de ce «changement», plusieurs lectures sont possibles, les unes plus farfelues que les autres. Ce qui est dangereux ! Il est donc éminemment souhaitable que la plus haute hiérarchie du judiciaire rassure l’inconscient collectif, par le biais d’une communication par exemple, car la confiance qu’elle doit inspirer est un postulat incontournable dans une démocratie digne de ce nom.
Quant aux «no comments» du juge Balancy, ils tranchent singulièrement avec sa propension à s’exprimer, par ailleurs ouvertement, démarche qu’il a d’ailleurs magistralement explicitée dans une pièce d’anthologie (voir Le Mauricien du mardi 30 juillet 2013). Que ce ne soit pas le prélude à un départ sur la pointe des pieds à l’instar de celui du juge Robert Ahnee. Notre pays a suffisamment reculé....
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