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IVG : les trois P d’une exception (II)
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IVG : les trois P d’une exception (II)

Le Gouvernement se propose d’apporter des amendements au Committee Stage à sa proposition initiale. Entre autres,  selon l’intervention de l’Attorney General au Parlement, relevons le fait qu’un autre gynécologue sera nécessaire pour justifier l’IVG, le cas d’abus sexuel devra être nécessairement rapporté à la police et le handicap diagnostiqué devra mettre en péril la viabilité même de l’enfant.
Des oulémas de la communauté musulmane se sont aussi exprimés sur la question. Notons d’abord que leur position n’est pas identique à celle de l’Eglise, par exemple. Des exceptions à la limite des 120 jours sont admises. D’autres savants avancent  que lorsque la vie de la mère est directement et gravement menacée, l’IVG est justifiable même après ce délai.
Pour ce qui d’une grossesse suite à un viol, un inceste ou une relation sexuelle avec une mineure, les propos des oulémas peuvent surprendre.  D’autres savants, et non les moindres, ont  permis l’IVG si tel est le souhait de la mère à la limite des 120 jours. Le sujet a souvent fait débat et on connait, par exemple, la divergence entre le mufti d’Egypte et  al Azhar sur la question. Toutefois, lorsque le crime sexuel est si atroce qu’il affecte  gravement, et  de manière permanente, la santé mentale ou physique de la mère, l’IVG avant les 120 jours est tolérée.
En rejetant le bébé et l’eau du bain, nous réduisons la position de l’islam à une interprétation contraire à celle des  ouléma  dans les cas de viols lors du  génocide de Bosnie ou encore lors des conflits en Algérie, au Kosovo et au Kuwait plus récemment. Or le droit et la jurisprudence islamiques sont d’un pluralisme édifiant,  évoluant à la lumière du contexte tout en demeurant ancré aux principes intemporels et universels du Coran et de l’exemple prophétique.
En s’obstinant sur un arbre, nous  oublions la forêt. Il s’agit bien de la clause 2(b) qui permet l’IVG ‘’to prevent grave permanent injury’’ à la mère, sans préciser aucune limite. Faute de définition claire et précise, il y aura des abus. L’IVG sera-t-elle possible même après que l’enfant soit devenu totalement  viable en dehors du ventre de sa mère? Cette clause ambigüe  est aussi exclue de  toute objection de conscience de la part du corps médical. 
Puisque l’IVG doit être une exception, nous pensons plus que jamais qu’il faut les trois P décrits dans le précédent article. La prise en charge des cas uniquement par  l’Etat évitera les abus et facilitera la coordination avec les autorités concernées. Un panel indépendant, compétent et intègre  considéra les situations au cas-par-cas et ne subira aucune influence, mercantile ou autre. Et finalement, la prévention est essentielle car elle peut impacter sur la quasi-totalité des cas qui résultent en des avortements clandestins.
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