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Engagement et sucre d’orge
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Engagement et sucre d’orge

Le Mouvement militant mauricien (MMM) a hâte d’en découdre avec la majorité gouvernementale au niveau des élections municipales. Ce parti a annoncé, mardi, qu’il a déjà dressé un «short list» de candidats
susceptibles de porter ses couleurs au prochain scrutin, et qu’il a déjà élaboré un programme pour «redonner aux villes leur lustre et leur gloire d’antan». C’est tout à son honneur.
Cependant, il ne sert à rien de rédiger un programme, le plus alléchant soit-il, si c’est pour le laisser moisir au fond d’un tiroir jusqu’à la veille des élections. Si le MMM tient vraiment à redorer le blason de l’administration municipale et redonner aux citadins tout le respect qu’ils méritent, il a intérêt à diffuser au plus vite son projet et organiser des débats autour, de manière à ce que le citoyen puisse avoir son mot à dire et, le moment venu, séparer le bon grain de l’ivraie. Une telle démarche de la part du MMM forcerait du même coup, les autres formations à lui emboîter le pas.
Les différents partis politiques ont pendant trop longtemps pris leur électorat pour acquis. Et pendant trop longtemps, ils se sont contentés de nous présenter des candidats choisis selon des critères obscurs, que la gestion de nos villes n’a cessé de dégénérer. A ce jeu, le MMM porte, me semble-t-il, une très lourde responsabilité et l’a chèrement payé aux dernières élections municipales.
Sans avoir le courage de l’avouer, ce parti, qui avait pourtant grandement contribué, dans les années 1970-80, à rehausser le niveau de l’administration municipale, s’est mis à confondre un mandat de conseiller et tout l’engagement que cela implique avec un sucre d’orge que l’on offre à un «militant coaltar», sans se demander si la personne choisie possède les qualités exigées d’un gestionnaire. L’alliance dirigée par le Parti travailliste en a fait de même aux élections de 2005 et la performance de ses poulains durant ces cinq dernières années et dans la plupart des mairies a été des plus catastrophiques.
Le MMM ferait oeuvre utile s’il devait lancer un vaste débat sur les aspirations et les attentes des citadins et sur les moyens de les combler. Un tel exercice stimulerait sans doute les membres de la société civile à venir de l’avant et à faire des propositions concernant la gestion de leurs villes et le profil de ceux qu’ils souhaitent voir accéder aux commandes de leurs régions respectives.
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