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Des millions à la pelle

7 septembre 2010, 04:42

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Un simple marchand de gâteaux piments qui désire se mettre à son propre compte fait d’abord une liste des ingrédients qu’il lui faut pour produire des beignets de qualité. Il lui faut ensuite doser convenablement sa pâte pour être sûr d’avoir la saveur susceptible de plaire à la clientèle.

Pour être marchand de gâteaux piments ou de dhull puree, nul besoin de faire des années et des années d’études universitaaires ou préprofessionnelles pour lancer son business. Par contre, pour exercer comme ingénieur de travaux publics, il faut d’abord détenir un certificat d’études secondaires, décrocher un diplôme universitaire et suivre ensuite un stage préprofessionnel chez un cabinet ou à un service compétent.

Or, en dépit de toutes ces exigences techniques et légales, il se trouve que, ces derniers temps, des professionnels de haut calibre responsables de projets infrastructurels se cassent le nez. Et comme toujours, c’est le pauvre contribuable qui règle la note.

La presse a récemment évoqué le gâchis qui a entouré la construction d’un rond-point aux abords de la nouvelle ville qui sort actuellement de terre à Riche-Terre. Ce giratoire et les voies qui y mènent, qui ont semble-t-il coûté près de Rs 100 millions, ne répondraient pas aux normes de sécurité. C’est du moins ce qu’en pensent certains représentants de la «Traffic Management & Road Safety Unit» de la police et certains chauffeurs qui empruntent régulièrement ce carrefour.

Et la presse de ce week-end nous apprend que quelque Rs 5 millions récemment dépensées pour la construction d’un arrêt d’autobus à GRNO, n’auraient servi à rien. Que le nouvel arrêt a été mal planifié et que les autorités ont décidé de revenir à la case départ.

A un tel rythme, on a de quoi frémir quand on sait le nombre de projets infrastructurels actuellement en chantier, ou sur le point d’être enclenchés, et les sommes faramineuses qui y seront injectées.

Je ne sais si les choses ont évolué depuis, mais dans le passé, tout chauffeur de la fonction publique trouvé coupable d’un accident impliquant la voiture de l’Etat dont il avait la responsabilité, était tenu de faire amende honorable.

A quand, un organisme pour exiger des fautifs le remboursement de ces millions que l’on s’amuse, par manque de rigueur, à jeter à la pelle.

 

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