Commentaire reçu sur l’article :
Navin Ramgoolam promet une nouvelle fois l’introduction de la langue kreol dans le cursus scolaire

A la veille des élections, le leader de l’alliance bleu-blanc-rouge fait tout pour amadouer la population générale, dont le soutien est essentiel à sa stratégie de remporter une majorité de trois quarts. Dans ses calculs ethno-politiques, il prend pour acquis le soutien de la communauté majoritaire ainsi que celui de la population musulmane. Pour arrondir les angles, il ne lui reste qu’à convaincre la population générale, laquelle est traversée par des allégeances partisanes diverses (MMM, PMSD, Ptr, MSM).

Faute de pouvoir obtenir une consigne de vote de la FCM du père Grégoire en faveur de l’alliance bleu-blanc-rouge, le leader travailliste a débauché un dirigeant de ce mouvement (Edley Chimon) pour lui offrir une investiture aux élections. Heureusement, la FCM a exclu le candidat travailliste en question de ses rangs pour prévenir toute confusion au sujet de sa position à l’égard des partis politiques.

L’opération de charme travailliste envers la population générale a commencé avec la mise sur pied de la Commission Justice et Vérité pour enquêter sur les séquelles de l’esclavagisme. On a fait miroiter une promesse de compensation aux descendants des esclaves alors qu’en réalité une telle chose n’est ni possible ni probable. D’ailleurs, les Verts Fraternels se sont rendus compte de la tromperie et ont pris leur distance de l’alliance bleu-blanc-rouge.

Maintenant le leader travailliste vient promettre l’introduction de la langue kreol dans le cursus scolaire dans l’éventualité de son retour au pouvoir. Il n’y a aucune garantie que cette promesse serait tenue en cas de reconduction du gouvernement sortant. Les sociétés socio-culturelles hindoues qui roulent pour l’alliance bleu-blanc-rouge ont déjà pris position contre cette proposition. Si demain le leader travailliste voulait honorer sa promesse, il reculerait devant la levée des boucliers de ces sociétés.

Aussi positive qu’elle soit, la proposition d’introduire le kreol comme medium d’enseignement ou comme matière optionnelle dans le cycle primaire n’est pas en soi une réforme suffisante de l’éducation primaire. Elle serait utile si elle faisait partie d’une réforme en profondeur de l’éducation qui puisse éliminer la compétition féroce pour le CPE, source de leçons particulières en dehors de la portée des familles pauvres.

Après la contre-réforme éducative qui a rétabli le « ranking » aux examens du CPE conformément à une promesse électorale du Parti travailliste aux élections de 2005, on ne voit pas l’alliance bleu-blanc-rouge revenir en arrière sur cette mesure si elle revenait au pouvoir. Face au corporatisme des syndicats primaires attachés au statu quo et aux pressions des sociétés socio-culturelles, elle se contenterait de maintenir l’actuel système inégalitaire.

Les promesses de l’alliance bleu-blanc-rouge en matière d’éducation ne sont qu’une tentative de jeter de la poudre aux yeux de la population générale.

Démocrate