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Comment Diego a été vendue
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Comment Diego a été vendue

• le chantage • la négociation • «le pot-de-vin» • la trahison
Des secrets révélés. Dans un livre, à paraître courant 2011, Jean-Claude de l’Estrac  relate les circonstances exactes dans lesquelles Diego Garcia a été « excisée ». En voici  des extraits.
« C’est une histoire de duperie. De mensonges et de lâchetés. Peut-être pis encore".
L’aveu vient du Foreign Office britannique : lors des discussions entre les divers  services de Whitehall impliqués dans les tractations qui ont mené au démembrement du territoire de Maurice, il a été d’abord question de gros sous. Il avait été décidé de détacher l’archipel des Chagos de Maurice, d’évacuer tous les habitants des îles pour faciliter l’installation de la base militaire, anglo-américaine de Diego Garcia. Pour le Foreign Office, l’élément le plus important des négociations a été le  dédommagement à payer à Maurice, alors colonie britannique. Il est qualifié de «  pot-de-vin. » Il sera versé pour persuader les autorités politiques locales d’accepter ou  tout au moins de laisser se réaliser le projet de défense anglo-américain dans l’océan  Indien et d’approuver le démembrement de leur territoire.
Le même raisonnement est tenu à l’égard des Seychelles. Cette constatation est faite dans  une lettre que Martin R. Morland, du sous-secrétariat permanent, transmet le 22 juin 1965  à John A. Patterson, du département du Trésor1. M. Morland dit lui-même que s’il parle  aussi crûment, c’est parce que le gouvernement britannique a estimé ne pouvoir obtenir  l’accord, jugé indispensable, des autorités politiques mauriciennes sur le projet de  démembrement de leur territoire qu’en leur proposant une « généreuse indemnisation ». Il  en est de même pour les Seychelles, le projet anglo-américain prévoyant également  l’annexion des îlots seychellois d’Aldabra, Farquhar et Desroches, tous trois situés dans  la partie occidentale de l’océan Indien.
Les Britanniques estiment qu’il sera nécessaire de proposer à Maurice et aux Seychelles  non seulement diverses formes de dédommagement, des financements de projets de  développement, mais « peut-être aussi d’autres incitations ». La nature exacte de ces incitations n’est pas précisée2. Le Foreign Offi ce, dans une communication destinée à  Washington, évoque les « douceurs » devant être proposées aux deux gouvernements.
Le mot « douceurs » est en français dans le texte3. De son côté, le gouverneur de  Maurice, sir John Shaw Rennie, croit pouvoir préciser que « la valeur du bribe  (pot-de-vin) ne doit pas changer en fonction du nombre d’îles détachées4 »...
À l’issue d’intenses discussions sur la stratégie à adopter, le gouvernement britannique  estime que le moment est venu de solliciter formellement l’accord des dirigeants politiques mauriciens sur le projet anglo-américain. L’occasion se présente au mois de septembre 1965. Les chefs des partis de la coalition gouvernementale au pouvoir sont à Londres pour une conférence sur l’avenir constitutionnel du pays. Deux propositions s’opposent : la majorité des partis, menée par Seewoosagur Ramgoolam, leader du Parti travailliste est favorable à l’indépendance la forte opposition dirigée par l’avocat Jules Koenig, du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), défend l’idée d’une association de Maurice avec la Grande-Bretagne.
Le 20 septembre 1965, le secrétaire d’État aux Colonies, Antony Greenwood, convoque la délégation mauricienne à une réunion qu’il préside. Elle est dirigée par le chef du gouvernement, fraîchement anobli par la reine d’Angleterre à l’occasion de son 65ème anniversaire. Outre sir Seewoosagur Ramgoolam et Jules Koenig, Abdul Razack Mohamed, chef du Comité d’action musulman (CAM), Sookdeo Bissoondoyal de l’Independent Forward Bloc (IFB), et Maurice Paturau, « ministre indépendant», participent aux discussions.
D’entrée de jeu, Greenwood prend la précaution de préciser que les discussions sur la proposition britannique d’implantation de « facilités de défense » dans des dépendances de Maurice sont distinctes de la conférence constitutionnelle.
Le secrétaire d’État aux Colonies entre immédiatement dans le vif du sujet. Il commence par une mise en garde aux ministres mauriciens: il les invite à tempérer leurs demandes de dédommagement en contrepartie du « détachement» des îles exigé par les États-Unis en prétendant que « les Américains ne considèrent pas les facilités proposées comme indispensables5 ». Il laisse entendre que ces facilités pourraient aussi être installées dans des îles appartenant aux Seychelles.
Et pour tout dédommagement à Maurice, en contrepartie du « détachement » de Diego Garcia, le secrétaire d’État propose un million de livres sterling. Il considère que c’est une somme « très valable». Il précise qu’elle est distincte de l’indemnité prévue pour les propriétaires de terrains à Diego Garcia et de celle qui sera payée pour la réinstallation des « îlois » qui y vivent. Sir Seewoosagur Ramgoolam dit tout net son refus il présente la position mauricienne : le gouvernement, déclare-t-il, n’est pas « intéressé » par la cession de ces îles. Il aurait préféré une location à bail de 99 ans.
Sir Seewoosagur propose un loyer d’environ sept millions de livres par an pour les 20 premières années et environ deux millions de livres pour la suite. Mais sir Seewoosagur n’élimine pas la possibilité d’une « cession » pure et simple. Auquel cas, dit-il, on pourrait facilement arriver à d’autres chiffres. Il juge « dérisoire » le dédommagement d’un million proposé dans ces conditions, sir Seewoosagur, se dit prêt à donner Diego Garcia « gratis ». L’autre possibilité, dit-il, serait que la Grande-Bretagne accorde l’indépendance à Maurice et laisse le gouvernement mauricien négocier par la suite avec les Britanniques et les Américains6.
Le leader du PMSD appuie la proposition de sir Seewoosagur et rappelle combien Maurice s’est montrée loyale envers l’Angleterre au cours des deux guerres mondiales. Il déclare qu’il aurait personnellement été favorable à ce que les îles en question soient cédées gratuitement. Mais Maurice connaît de graves problèmes économiques et demande un « geste généreux » du gouvernement britannique. Razack Mohamed tient le même raisonnement s’il ne s’agissait que de la Grande-Bretagne, le gouvernement mauricien aurait été prêt à « donner » Diego Garcia sans dédommagement.
Mais puisque les États-Unis sont également impliqués, il réclame quelque chose de « substantiel ». À vrai dire, c’est surtout de la part des Américains que les ministres mauriciens sollicitent des dédommagements. Sir Seewoosagur fait remarquer que les États-Unis dépensent des sommes considérables pour entretenir leurs bases militaires. Il prévoit qu’à l’avenir, Diego Garcia sera d’une « grande importance stratégique ». Il dit ne pas vouloir embarrasser les Britanniques, qui sont proches de Maurice, mais que son pays devrait obtenir des bénéfices « significatifs » s’il met Diego Garcia à la disposition des Américains.
Les demandes précises des dirigeants politiques mauriciens ont été offi ciellement communiquées aux Américains. Les ministres mauriciens présents à Londres se sont rendus à l’ambassade des États-Unis pour présenter leurs requêtes. Devant Greenwood, sir Seewoosagur les rappelle : un quota de 300 000 tonnes de sucre sur le marché américain, et l’achat de riz et de blé à des prix négociés.
Le gouvernement mauricien avait également proposé l’exportation de thon surgelé. Le Premier explique que le gouvernement mauricien préfère le long terme et des arrangements commerciaux à un dédommagement financier ponctuel. Mais les Américains ne veulent rien négocier avec les Mauriciens. Ils leur opposent une fin de non-recevoir. Et les négociateurs britanniques approuvent les Américains, soulignant qu’ils ne sont pas directement concernés, les négociations devant se dérouler essentiellement entre les gouvernements britannique et mauricien.
Ce premier round de négociations se termine sans accord. Résumant les discussions, le secrétaire d’État déclare qu’il se doit « d’avertir les ministres mauriciens qu’il n’existe aucune possibilité d’obtenir quoi que ce soit de comparable à leurs demandes et que les Américains risquent d’aller chercher ailleurs les facilités dont ils ont besoin ». Il évoque à nouveau les Seychelles7.
Le Premier ministre britannique, Harold Wilson, est mis au courant le même jour des demandes des ministres mauriciens il est informé que les Mauriciens « ont ouvert leurs bouches toutes grandes » sur les dédommagements en contrepartie du « détachement» de Diego Garcia8.
On lui suggère d’avoir très rapidement une conversation privée avec sir Seewoosagur et d’adopter une « ligne dure » à son égard. ne rencontre en tête-à-tête a lieu le 23 septembre 1965 au 10, Downing Street, à 10 heures. Le Premier ministre britannique s’enquiert d’abord de l’évolution des discussions constitutionnelles qui se déroulent depuis plusieurs jours dans la capitale britannique.
Il dit nettement sa préférence pour l’indépendance plutôt que l’association avec la Grande-Bretagne sur le modèle français, dont le PMSD a fait son cheval de bataille. Harold Wilson soulève alors la question de Diego Garcia, précisant toutefois qu’elle n’est « aucunement liée à l’indépendance9 ».
Mais, souligne Wilson, cette question est très importante pour la Grande-Bretagne. Elle voudrait pouvoir jouer correctement son rôle, non seulement dans « la défense du Commonwealth, mais aussi assumer sa part de mission de paix sous l’égide des Nations unies ». Sir Seewoosagur exprime alors son désir d’être utile sur ce point.
Le Premier ministre britannique présente ensuite sa thèse les Mauriciens, sachant que les Américains sont intéressés par des installations de défense à Diego Garcia et conscients que les États-Unis sont un pays très riche, « font quelque peu monter les enchères ». Il reprend la position du secrétaire d’État aux Colonies : Diego Garcia n’est pas si importante que cela si les demandes de dédommagement ne sont pas raisonnables, les Américains pourraient renoncer au projet.
Il affirme que la question ne concerne que la Grande-Bretagne et Maurice. À son tour, sir Seewoosagur reprend les arguments défendus auprès du secrétaire d’État. Wilson abat alors ses cartes. Il déclare que c’est à la suite d’un « accident historique » que Diego Garcia est administrée par Maurice.
Les liens entre les deux îles sont très faibles. Il fait dire à sir Seewoosagur que les habitants de Diego Garcia n’ont en fait jamais envoyé de représentants élus au Parlement mauricien. Il évoque ensuite les « possibilités » : « le Premier et ses collègues pourraient retourner à Maurice soit avec l’indépendance, soit sans elle. En ce qui concerne la défense, Diego Garcia pourrait être « détachée», (« detached » est le mot utilisé) soit par un « ordre en conseil », soit avec l’accord du Premier et de ses collègues. La meilleure solution pour tous pourrait être l’indépendance et « le détachement » avec leur accord10…» Sir Seewoosagur capitule, il choisit cette dernière possibilité : « La question de Diego Garcia est une affaire de détail il n’y a en principe aucune difficulté…», déclare-t-il immédiatement.
Il ajoute même que le désir de Maurice est de conserver ses liens avec la Grande-Bretagne, « Maurice ne veut pas devenir une République mais, au contraire, elle souhaite préserver ses relations actuelles avec la Grande-Bretagne11 ».
Le Premier ignore ce que le secrétaire d’État aux Colonies a dit aux Américians : la création d’une base à Diego Garcia sera possible si Maurice et les Seychelles donnent leur accord à « l’excision » des îles12.
Le chef du Parti travailliste estime qu’il est placé devant un choix : garder l’archipel des Chagos ou obtenir l’indépendance. Il ne considère pas que les Britanniques exercent un « chantage». Il le dit13. Mais sir Seewoosagur semble ne pas savoir que selon ses propres experts, la Grande-Bretagne ne peut soustraire « constitutionnellement» l’archipel des Chagos du territoire mauricien sans l’accord de Maurice. Cet avis légal reçu, Whitehall informe aussitôt les Américains : « Il est maintenant clair que, dans les deux cas, les îles font partie légalement des Colonies concernées. Des dédommagements généreux seront donc nécessaires pour obtenir l’agrément des deux gouvernements locaux (que nous considérons fondamental) pour le détachement constitutionnel des îles concernées14. » Et que de plus, quoi qu’il en soit, la Grande-Bretagne a déjà décidé de se « débarrasser » de Maurice au plus vite.
Quelques heures après la rencontre privée entre Harold Wilson et sir Seewoosagur Ramgoolam, de nouvelles négociations se tiennent à Lancaster House. Une forte délégation  du Colonial Office y participe, conduite par le secrétaire d’État aux Colonies. Le gouverneur de Maurice, sir John Shaw Rennie, est présent. Sir Seewoosagur dirige la délégation mauricienne.
Les mêmes ministres mauriciens sont là, sauf Jules Koenig, absent à la grande surprise de sir Seewoosagur. Les Britanniques soupçonnent le leader du PMSD de boycotter la réunion pour des raisons politiques « tactiques ». Son absence évite à Koenig d’être impliqué dans tout accord15.
La réunion se tient sous pression le secrétaire d’État aux Colonies déclare d’emblée qu’une décision définitive doit être prise à l’issue des discussions. Il est prévu qu’il communique les résultats de la négociation dans moins de deux heures à ses collègues du gouvernement britannique.
Le secrétaire d’État énonce alors les dernières propositions du gouvernement britannique. Le dédommagement proposé passe à trois millions de livres. Sir Seewoosagur réplique que cela est toujours insuffisant, compte tenu des besoins de développement du pays. Paturau intervient et déclare également que ce dédommagement est bien trop faible et qu’il faudrait au moins quatre à cinq millions de livres pour le budget de développement.
Le leader du CAM est lui infi niment plus conciliant. Il déclare que son parti est prêt à accepter ce qui sera proposé, il veut seulement que Maurice obtienne la garantie qu’une aide en matière de défense sera disponible dans la région en cas de besoin. Le secrétaire d’État soutient que son gouvernement souhaite vivement l’accord de Maurice, mais il affirme que le gouvernement pourrait tout aussi bien récupérer Diego Garcia par un ordre en conseil. Sir Seewoosagur se fait très accommodant.
Il rassure le secrétaire d’État : le gouvernement mauricien, dit-il, est disposé à aider et « à assumer sa part en garantissant la défense du monde libre ». Il revient néanmoins sur sa proposition de location à bail. C’est « inacceptable », rétorque le secrétaire d’État. C’est alors que le leader de l’IFB, Sookdeo Bissoondoyal, demande si les îles en question reviendraient à Maurice au cas où elles ne seraient plus utiles à la défense occidentale.
À la fin des discussions, qui sont très animées, le secrétaire d’État résume les débats: Ramgoolam, Bissoondoyal et Mohamed sont disposés à accepter la cession de l’archipel des Chagos, comprenant que le secrétaire d’État recommandera à ses collègues une série de préalables en huit points : (i) des négociations sur un accord de défense entre la Grande-Bretagne et Maurice (ii) en cas d’accession à l’indépendance, un accord entre les deux gouvernements prévoyant des consultations si Maurice connaît de graves problèmes de sécurité intérieure (iii) un dédommagement total de trois millions de livres devra être versé au gouvernement mauricien outre les dédommagements directs aux propriétaires de terrains et le coût de réinstallation des habitants de l’archipel (iv) le gouvernement britannique jouera le rôle d’intermédiaire entre Maurice et le gouvernement américain pour soutenir les demandes d’importation de sucre et de fourniture de blé ainsi que d’autres produits (v) le gouvernement britannique fera de son mieux pour persuader le gouvernement américain d’utiliser de la main-d’oeuvre mauriciennne et d’importer des matériaux de construction de Maurice (vi) le gouvernement britannique utilisera ses bons offices pour chercher à obtenir du gouvernement américain que les diverses facilités existant à Diego Garcia restent autant que possible accessibles au gouvernement mauricien – notamment les aides à la navigation, la météorologie, les droits de pêche, et en cas d’urgence, l’utilisation des pistes d’atterrissage par des avions civils (vii) la restitution des îles à Maurice si leurs installations n’étaient plus nécessaires (viii) les bénéfices de toute découverte de pétrole ou de minerais dans la région de l’archipel des Chagos reviendraient au gouvernement mauricien.
À la fin de cette réunion décisive, sir Seewoosagur Ramgoolam déclare que les propositions sont en principe « acceptables » pour lui et ses collègues Bissoondoyal et Mohamed. Mais il exprime le souhait de discuter de l’accord avec ses autres collègues16.
Aussitôt le procès-verbal de la réunion approuvé par sir Seewoosagur, Londres demande au gouverneur de Maurice d’obtenir du gouvernement mauricien la confirmation formelle de leur accord à la cession de Diego Garcia. Le Colonial Office est confiant d’obtenir le feu vert du gouvernement mauricien. Il estime que sir Seewoosagur est tout à fait conscient qu’aucune des requêtes formulées aux américains n’a la moindre chance d’aboutir mais qu’il donnera malgré tout son accord17.
Avant même la fi n des négociations les Américains sont tenus au courant de l’évolution des discussions lors d’une réunion à Londres. Kitchen, l’adjoint au sous-secrétaire d’État américain pour les Affaires politico-militaires, est informé que la majorité des ministres mauriciens a donné son accord et que « le Premier Ramgoolam s’est associé au projet anglo-américain même si en public la seule référence se fera par rapport au rôle du gouvernement britannique en matière de défense et de soutien de la sécurité intérieure de Maurice ». Le représentant du Commonwealth Relations Office, Anthony John Fairclough, déclare que selon cet accord, « la Grande-Bretagne conservera la souveraineté sur les Chagos et donnera l’indépendance à Maurice18 ».
Le Foreign Office et le Commonwealth Relations Offi ce expédient une note commune à certaines de leurs missions diplomatiques : ils défendent la position de la Grande-Bretagne en faisant ressortir que les gouvernements des Seychelles et de Maurice ont donné un accord de principe à leurs propositions, en particulier les Mauriciens « parce qu’ils prévoient que les installations envisagées contribueront à leur propre sécurité19 ».
Les Britanniques s’appuient là sur les déclarations des ministres mauriciens, se disant tous désireux, à l’instar de sir Seewoosagur, de participer à « la défense du monde libre ». Cette même note invite les diplomates britanniques à ne pas utiliser le mot « détachement », detachment dans le texte. Un accord dans ce sens avait été conclu avec les Américains : « …nous devrions éviter d’utiliser le terme détachement, et dire plutôt que certaines îles resteraient sous la souveraineté ou l’administration britannique, ce que le gouvernement local a accepté20 ».
Le 5 novembre 1965, le gouverneur de Maurice, sir John Shaw Rennie, informe le secrétaire d’État aux Colonies que « le conseil des ministres a confirmé aujourd’hui son accord sur la cession (detachment) de l’archipel des Chagos aux conditions prévues ».
Les ministres demandent cependant la confirmation que la Grande-Bretagne a bien accepté le principe d’un possible retour de ces îles à Maurice au cas où elles ne seront plus utiles en matière de défense et que tout bénéfice éventuellement obtenu de la découverte de pétrole ou de minerais dans les eaux de l’archipel reviendrait à Maurice. Dans le procès-verbal des négociations, les Britanniques disent seulement qu’ils ont « bien pris note » de ces deux points21.
Par la suite, le secrétaire d’État aux Colonies précisera qu’« il doit être clair qu’une décision quant à la nécessité de conserver les îles doit appartenir totalement au gouvernement britannique et qu’il ne sera pas possible pour le gouvernement mauricien de soulever la question de sa propre initiative, ni de faire pression pour un retour des îles22 ».
Le Conseil privé de la reine se réunit le 8 novembre 1965. Un « ordre en Conseil » intitulé British Indian Ocean Territory Order 1965 crée un nouveau territoire qui comprend l’archipel des Chagos, Aldabra, Farquhar et Desroches. La nouvelle colonie britannique est née. Les Chagossiens deviennent les Palestiniens de l’océan Indien...
 
 
1. 22 June 1965. Letter from M.R. Morland, Foreign Office, to J.A. Patterson, HM Treasury. FO 371/184524 Z4/86. *
2. 21 April 1965. Telegram from Commonwealth Relations Offi ce to British HighCommissions. FO 371/184523 Z4/36.*
3. 21 April 1965. Letter from E.H. Peck, Foreign Offi ce, to N.C.C. Trench,British Embassy, Washington. FO 371/184523 Z4/35*
4. 3 May 1965. Defence facilities in the Indian Ocean – Minute by M.R. Morland,Foreign Offi ce. FO 371/184523 Z4/47/G*
5. 20 September 1965. Mauritius Defence Issues - Record of a meeting in theColonial Offi ce. FO 371/184528 Z4/169*
6. Ibid.
7. 20 September 1965. Mauritius Defence Issues - Record of a meeting in the Colonial Office. FO 371/184528 Z4/169*
8. 20 September 1965. Letter and Note for the Record from J.O. Wright, Prime Minister’s Office, to J.W. Stacpoole, Colonial Office.*
9. 23 September 1965. Record of a conversation between the Prime minister []]]]]]]Harold Wilson] and the Premier of Mauritius, Sir Seewoosagur Ramgoolam, at Downing Street. FO 371/184528  Z4/172.*
10. Ibid.
11. Ibid.
12. 6 July 1965. Telegram from Commonwealth Relations Offi ce to British High Commissions. FO 371/184525 Z4/99.*
13. Mauritius, Legislative Assembly, Report of the Select Committee on the Excision of the Chagos Archipelago, 1982, 36.
14. 30 April 1965, Defence Facilities in the Indian Ocean - Telegram from Foreign Office to Washington, FO 371/184523 Z4/44/G,*
15. 23 September 1965. Record of a meeting held in Lancaster House (UK) []]]]]]]between the Colonial Secretary and MauritiusMinisters]. FO 371/184528 Z4/178.*
16. Ibid.
17. 8 October 1965. Letter from Trafford Smith, Colonial Offi ce, to Edward Peck, Foreign Office. FO 371/184529 Z4/181.*
18. 25 September 1965. Defence facilities in the Indian Ocean: record of a meeting with an American delegation headed by J.C.Kitchen. FO 371/184529 Z4/190.*
19. 1 October 1965. Minute from Foreign Offi ce and Commonwealth Relations Office to certain Missions. FO 371/184529 Z4/176.*
20. 25 September 1965. Defence facilities in the Indian Ocean: record of a meeting with an American delegation headed by J.C.Kitchen. FO 371/184529 Z4/190.*
21. 5 November 1965. Telegram from Sir John Shaw Rennie (Mauritius) to the Secretary of State for the Colonies. FO 371/184529Z4/181(D)*
22. 8 November 1965. Telegram from the Secretary of State for the Colonies to S.J. Rennie (Mauritius). FO 371/184529 Z4/181(E).*
* Documents provenant du Public Records Office des archives nationales britanniques
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