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Chagos Regagné : Les choses commencent à bouger sur le sol de sa majesté
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Chagos Regagné : Les choses commencent à bouger sur le sol de sa majesté

La réunion convoquée par le UK Chagos Support Group à Londres le 19 mai 2011, sous le patronage de Ben Fogle, Roch Evenor et Philippa Gregory a été une rare occasion pour la communauté chagossienne de s’exprimer sur la question de la protection du parc marin (MPA) et sur bien d’autres questions.
Des participants venant de plusieurs horizons et comprenant des représentants du Foreign Commonwealth Office, de la haute commission de Maurice , de l’Union international pour la conservation de la nature (IUCN), Olivier Bancoult, des avocats Gifford, Sands et Mardemootoo, de l’écrivain David Vine, des scientifiques, des organisations de l’environnement, des représentants de la communauté chagossienne de Crawley et de Manchester se sont livrés à des échanges parfois très vifs sur l’avenir des Chagossiens.
 
 
 
 
 
 
Alors que les supporteurs du MPA se sont exprimés à travers des photos et présentations powerpoint pour étayer la nécessité de préserver une superficie de 550 000 km2, la plus vaste du monde, la communauté chagossienne s’est donné visiblement le mot de réfuter point par point les arguments des pro-MPA en insistant sur le fait qu’il appartient aux Chagossiens de décider de leur sort et non pas, encore une fois, de devoir se trouver dans une situation de soumission et des diktats des groupements soucieux de l’environnement, en laissant traîner loin derrière le droit humain.
Olivier Bancoult a fait une violente sortie contre la politique infâme du gouvernement anglais consistant à maintenir coûte que coûte une présence déguisée au nom de l’environnement tout en continuant d’exploiter sans vergogne les ressources de la mer de l’archipel et de contourner la question essentielle, à savoir, le droit des Chagossiens à leur terre.
L’écrivain Vine, auteur de Island of Shame a au cours d’une présentation recherchée, enfoncée le clou à l’appui des documents historiques soutenant que l’histoire de l’accaparement des îles de Chagos se dévoile au grand jour au fur et à mesure que les documents historiques sont déclassifiés. Un de ces documents écrit de la main de l’américain Zummalt est résumé en trois mots « Absolutely must go » termes désignant que les Chagossiens étaient condamnés à quitter leurs îles, advienne qu’il pourra. 
 
 
 
 
 
 
 
L’avocat Sands, désigné par le gouvernement mauricien dans ses revendications au niveau du tribunal du droit de la mer, a, dans une brillante intervention, expliqué la violation flagrante du gouvernement britannique du droit international. Il a fustigé la Kew Foundation présent à la réunion en des termes peu voilés. La Kew Foundation, a-t-il souligné, a été créée pour faire perpétuer la politique colonialiste britannique et américaine et dans le dessein d’empêcher par tous les moyens les Chagossiens de retourner chez eux. La couverture de la protection de la nature n’étant qu’un leurre.
Fidèle à sa politique, Vincatassin a déclaré que son seul ennemi est le gouvernement mauricien à qui il reproche tous les malheurs des Chagossiens. Toutefois, dans un brouhaha, il a dû interrompre son intervention lorsqu’il a annoncé qu’il était le Président du gouvernement en exil du Diégo Garcia… On entendait dans la salle : « Ki sanne là ti éli toi ta ?». La question de la souveraineté de Maurice sur l’archipel de Chagos a été accueillie froidement donnant l’impression que les Chagossiens préfèrent la formule du droit de s’autodéterminer.
En parlant de « Chagos Regagné » on ne peut pas dire qu’il y a eu consensus sur une quelconque stratégie. A la clôture, le débat a dérapé sur des considérations sentimentales donnant lieu à des applaudissements nourris et frénétiques plutôt qu’à des conclusions concrètes. Toutefois une chose est sûre : la prise de conscience du cas chagossien se fait sentir à tous les niveaux. La salle était comble, les discussions franches, ce qui augure bien d’autres manifestations à venir notamment dans la perspective d’une décision imminente de la Cour Européenne de Justice de Strasbourg.
Affaire à suivre. Des plus amples informations sur la réunion « Chagos Regagné » se trouvent sur le site www.chagosinternational.org
 
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