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Chagos : Il faut aller plus loin

Dans un article publié dans l’Express ID la semaine dernière, j’ai esquissé 14 propositions pour cerner le problème de Chagos au niveau international. J’ai souligné que la bataille se gagnera sur cette plateforme internationale.
La toute récente déclaration du Premier Ministre annonçant que Maurice fera appel au tribunal de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer amorce incontestablement une action historique. C’est la première fois après 40 années de tergiversations qu’on passe à l’acte.
Mais le Premier Ministre tout en gardant secrète sa stratégie et en s’entourant d’éminents conseillers en la matière, devrait aussi frapper sur plusieurs fronts en même temps. Il faut battre le feu pendant qu’il est chaud. Ce n’est certainement pas en qualité de donneur de leçons que je préconise une stratégie globale mais bien en qualité de citoyen animé du désir de voir éradiquer le colonialisme et son esprit pervers à tout jamais.
Et aujourd’hui cette volonté politique commence à s’exprimer, mais il faut aller plus loin. Puisque la bataille politique et diplomatique est désormais ouverte, faisons-le sur tous les fronts qui sont à notre disposition sur l’échiquier international.
Je vois au moins quatre actions dans l’immédiat et ce, sans préjudice à l’injonction déposée au niveau du Tribunal de la Convention de Droit de la Mer.
Pour autant que la procédure nous le permette, il faudra parallèlement saisir la Cour internationale de Justice des Nations unies pour qu’elle donne une opinion sur la question chagossienne. Une opinion positive de la Cour de justice viendra renforcer incontestablement la position de Maurice et mettra les britanniques dans encore plus d’embarras et à dos vis-à-vis la communauté. internationale. De plus, une telle opinion aura son pesant d’or dans toutes négociations ultérieures. Il faut souligner que la Cour internationale de justice de la Haye, organe des Nations unies, exerce la fonction de tribunal mondial.
Elle a pour compétence de régler, conformément au droit international, les différends juridiques qui lui sont soumis par les Etats.
Les autorités devraient dès maintenant inscrire en priorité la question à l’ordre du jour de la prochaine Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine avec pour objectif de soumettre une résolution africaine à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2011. Maurice a le droit de réclamer un débat sur la question chagossienne. Dans le même temps, Maurice devrait saisir le Conseil de sécurité avec pour objectif de ramener les deux pays incriminés , membres permanents du Conseil, à se prononcer sur l’occupation illégale de notre territoire.
Maurice devrait convoquer à brève échéance une conférence internationale de grande envergure avec tous les acteurs, en collaboration avec l’Union africaine et l’ONU pour adopter une déclaration qu’on pourrait appeler « La Déclaration de Chagos ». Cette Déclaration enverra un signal fort que nous ne sommes pas seuls dans le combat.
L’instauration d’une Chagos Task Force pour suivre la question d’une manière efficace et responsable au niveau local, régional et international prendra tout son sens. Il aura pour avantage de regrouper toutes les forces (gouvernement, opposition, société civile, organisations non-gouvernementales, défenseurs de l’environnement et bien d’autres) pour une seule cause : le retour de notre souveraineté de plein droit et l’éradication du colonialisme britannique dans la région à tout jamais.
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