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Boycott de la presse : Navin Ramgoolam répond au Dr Philippe Forget
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Boycott de la presse : Navin Ramgoolam répond au Dr Philippe Forget

DR N.RAMGOOLAM :
« Une réunion a eu lieu dans notre maison »
J’ai pris connaissance de la tribune du docteur Philippe Forget parue dans votre journal du vendredi 28 mai. Je souhaite apporter les précisions suivantes :
Je ne sais pas et ne conteste donc pas qu’il ait pu y avoir une réunion chez le Dr Philippe Forget vers décembre 1962 pour discuter d’un nouveau journal. Mais je maintiens qu’une réunion a eu lieu dans notre maison de la rue Desforges. Etaient présents Guy Forget, Guy Balancy, Edgar Adolphe, Régis Chaperon, Harold Walter, Raymond Rault, mon père.
J’avais 15 ans et je me souviens même que toutes ces personnes se sont assises autour de notre table à manger, étant trop nombreuses pour être au salon.
L’argument des discussions était clair et était soutenu par tous. On parlait des créoles soutenant le Parti travailliste et l’indépendance comme des traîtres. Il fallait donc faire un journal qui puisse les défendre. J’ai le souvenir que tous autour de la table partageaient cette idée. J’ai aussi le souvenir, quelques mois plus tard, d’un coup de téléphone tardif où mon père fi t rouler les presses d’«Advance» pour imprimer «l’express» dont les machines étaient tombées en panne. Concernant le travaillisme de Anquetil, Curé et Rozemont qui a été remplacé par le ramgoolamisme, je crois que tout le monde a compris ce que le Dr Philippe Forget avait voulu dire d’une manière à peine voilée.
Dr Navin Ramgoolam GCSK, FRCP
Premier ministre et Leader du Parti travailliste
RÉPONSE DU DR P.FORGET :
« Il ne pouvait s’agir d’inféodation au PTr »
Navin Ramgoolam est bien bon de ne pas contester que l’initiative de créer «l’express» vient de Guy Forget et de Guy Balancy, et que l’étape initiale a bien eu lieu chez moi, à Quatre-Bornes.
Je vais lui rendre la politesse. Je ne suis pas en mesure de confirmer ni d’infirmer qu’à une réunion de travaillistes chez son père il ait été question du nouveau journal. La version de Vacoas : «Si mo pa tronpe Dokter Forget… ti prezan» a été abandonnée, et pour cause : je n’en ai aucune connaissance, même par ouï-dire. Je ne vois rien, en principe, qui aurait pu empêcher G. F. et G. B. d’en parler à des collègues travaillistes ils n’étaient pas des conspirateurs, n’avaient rien à cacher, leur liberté d’expression n’étant pas contestée.
Que de cette réunion un garçonnet de 15 ans ait su les noms des participants, le sujet des délibérations, et le consensus, passe encore… mais s’agissant des véritables promoteurs de «l’express», je me réfère à la liste énumérée dans les statuts enregistrés de La Sentinelle Ltée par le notaire Gaston Baya. Ces promoteurs sont, dans l’ordre du document:
Guy Forget, Philippe Forget, Claude Moutia, Guy Balancy, Michael Leal, Edouard Brunel, Régis Chaperon, Willy Dupré, Yves Cantin, Georges Domaingue et Max Moutia.
On notera, premièrement que parmi eux se trouvent des personnalités éminemment non politiques solidaires de l’initiative et, deuxièmement, que la liste diffère nettement de celle de ladite réunion dont témoigne Navin Ramgoolam : pas d’Edgar Adolphe, pas d’Harold Walter, pas de Raymond Rault. Qui peut croire que des tempéraments comme Walter et Rault se soient modestement désistés? Il ne pouvait donc s’agir d’inféodation au Parti travailliste et tant que tel, comme allégué : «Nesans l’express dan lakaz mo papa».
Quant aux trois personnalités que j’ai citées comme ayant marqué les débuts ex nihilo (à partir de rien) du mouvement travailliste à Maurice, je crois qu’elle ne devraient déranger personne l’histoire c’est l’histoire les faits sont les faits je n’ai que faire, moi, de les voiler, ni “à peine”, ni du tout.
Venons maintenant à l’incident des presses d’«Advance» venant à la rescousse de «l’express» en panne s’il a eu lieu, il démontre seulement que certaines élégances confraternelles étaient alors de mise et que, dans les relations entre journalistes et politiciens, la muselière n’était pas encore entrée dans la phase présente des moeurs dégénérées.
Dr Philippe Y. N. FORGET
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