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Lettre ouverte au PM

Monsieur le Premier ministre,
C’est avec un grand désarroi que je me vois dans l’obligation de vous écrire cette lettre ouverte qui, j’espère, attirera votre attention.
Depuis quatre ans, je me bats pour récupérer mon capital investi au nom de ma «one man company» à la Bramer Asset Management (BAM), filiale du groupe BAI. Après deux longues années de promesses nontenues par les représentants de l’État, n’ayant plus aucun choix, j’ai participé à une grève de la faim illimitée dans le but de récupérer mon unique patrimoine.
Le 15 mai 2017, après vous avoir rencontré, avec Salim Muthy et d’autres grévistes de la faim, vous avez déclaré : «Trouver une solution à ce dossier demeure une priorité du gouvernement». Le 20 mai 2017, lors d’une seconde rencontre avec vous, vous vous êtes engagé à aller chercher une aide financière de l’Inde pour rembourser en un coup, «one go», toutes les victimes du Super Cash Back Gold (SCBG) et de BAM.
Nous vous avions donné notre confiance et stoppé notre grève malgré deux longues années où vos institutions nous avaient roulés, en nous promettant un remboursement total en une ou plusieurs fois. Nous nous sommes battus avec acharnement pour récupérer nos investissements en renonçant à nos dividendes ou intérêts que nous aurions normalement perçus, si votre gouvernement n’avait pas pris la décision de démanteler le groupe BAI.
Vous comprendrez qu’il m’est très difficile d’avoir été privé de quatre années d’une vie normale, où j’aurais dû pouvoir continuer à construire mon avenir et celui de ma famille. Un avenir complètement détruit par une action qui reste encore injustifiée à ce jour.
Le plus grave, comme je vous l’avais confié lors de notre première rencontre, c’est que mes investissements aient pu être validés le 18 mars 2015 alors que les responsables de la chute du groupe BAI avaient d’ores et déjà retiré leur argent avant cette date et celle de la révocation des licences de la Bramer Bank, le 2 avril 2015.
Dès le moment où la décision de prendre le contrôle de la BAI avait été prise, ces hauts fonctionnaires auraient dû faire le nécessaire pour stopper tout nouveaux investissements.
Pendant ces quatre dernières années, ma vie n’a été qu’une descente aux enfers. J’ai demandé maintes et maintes fois de l’aide aux responsables de vos institutions, à l’ex-ministre et au ministre actuel des services financiers ainsi qu’à l’ICAC. Rien n’a hélas été fait pour m’aider à faire face à un système de remboursement complètement aléatoire. J’ai eu presque l’impression que ces remboursements se faisaient à la tête du client.
Imaginez ma stupéfaction, voire ma révolte, en entendant qu’il y avait des possibles cas de détournement d’argent ; que des gens qui n’étaient pas client de la défunte BAI avaient réussi à toucher des millions grâce à des complicités internes. Moi, en revanche, comme beaucoup d’autres investisseurs, je n’ai pas pu récupérer une seule roupie.
Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, je vous demande, Monsieur le Premier ministre Pravind Jugnauth d’agir en toute honnêteté et loyauté envers moi, et toutes les victimes, en prenant les mesures nécessaires pour qu’un remboursement total de notre capital investi soit effectué avant les prochaines élections. C’était l’engagement qu’avait pris l’État au début de ce drame qui a plongé des milliers de familles dans la pauvreté et qui continue, hélas, à causer tant de souffrances aujourd’hui.
En vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ma requête. Soyez assuré, Monsieur le Premier ministre Pravind Jugnauth de ma très haute considération.
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