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Être CEO à 25 ans

Selon la Fédération des employeurs de Maurice, 83,5 % des jeunes de 16 à 29 ans sont à la recherche d’un emploi.
Il y a dans nos vies des choses prévisibles – le temps qu’il fera, ce que l’on va manger ce soir ou ce que l’on va voir ce soir à la télé. Puis, il y a ces choses auxquelles nous ne nous attendons pas. Des événements impromptus, comme nous les appelons, qui nous tombent dessus sans prévenir. Du jour au lendemain, nos vies peuvent basculer. La mienne s’est vue transformer suivant l’accession au poste de plus jeune CEO à Maurice grâce à Adecco, une opportunité que je n’avais pas vu venir. Une de celles qui changent votre vie à tout jamais.
Accéder à ce genre de poste à responsabilité chez Adecco vous amène une maturité et vous permet de percevoir les choses avec du recul avant de prendre une décision hâtive. Le monde de la finance, et le monde du recrutement me parlent beaucoup plus maintenant. Ce poste, bien que bref, a eu un impact sur le cours de ma vie autant sur le plan professionnel que personnel. J’ai surtout retenu que rester au contact de l’actualité locale et internationale est primordial pour être à l’affût des éléments qui pourraient avoir des retombées directes ou indirectes sur votre secteur d’activité.
Entre les réunions de travail avec les employés, les divers cas d’entreprises, tout cela en passant par des visioconférences avec nos collègues du groupe Adecco ainsi que des appels de conférence avec nos associés pour finir en assistant à des entretiens. Les interviews pour la presse radiophonique, la télé et les journaux étaient aussi de rigueur dans le cadre de la campagne. Une journée typique est un mélange de tout cela. Je ne viens pas du monde du business, et je n’ai visiblement, à mon âge, jamais eu l’expérience d’un CEO.
UN MOIS INTENSE
Alors, comment passe-t-on de caissier de banque à CEO ? (Pour rappel, le caissier, cette personne avec qui l’on est forcément le plus aimable. Surtout après s’être plaint de cette file d’attente interminable.) Il y a un long apprentissage, une quête constante d’innovation et cette soif d’apprendre, d’être formé pendant ce mois comme CEO. Un mois qui ne ressemblera jamais à aucun autre. Un mois intense. Tantôt débordé, tantôt envahi d’un sentiment de satisfaction sans précédent, il me fallait durant ce mois garder un œil averti sur les nouvelles tendances pour améliorer la place sur le marché, et cela, peu importe le secteur d’activités.
Les jeunes, sachez-le : le chômage n’est pas une fatalité. Il ne faut pas se mentir, dénicher un entretien de nos jours devient de plus en plus difficile. À Adecco, j’ai eu l’occasion de discuter avec des candidats de leurs attentes par rapport au marché du travail. Cela est loin d’être facile, mais il ne faut pas laisser la place au découragement. J’ai été du côté des demandeurs d’emploi et celui des recruteurs et Dieu seul sait à quel point l’attente et l’oisiveté sont d’une nuisance au moral de la personne.
Mais il ne faut en aucun cas perdre espoir et se laisser abattre. Les opportunités sont là et il faut savoir se donner les chances de réussir. Une reconversion est envisageable et, dans certains cas, l’entrepreneuriat peut être la solution. Si on ne vous ouvre pas la porte, créez votre propre entrée, si on vous barre la route, créez-en une autre. La liste des choses à ne pas faire est trop longue, je m’en rends bien compte. Pour en citer quelques-uns, envoyer le même CV et la même lettre de motivation dans le même format partout. Il ne faut pas refuser les stages non rémunérés et il faut essayer de faire du volontariat pour des ONG. Mettre à jour son LinkedIn et il faut savoir se faire les bons contacts dans votre filière.
Une des choses qui m’a le plus marqué était d’avoir une reconnaissance du groupe Adecco pour notre performance et notre rigueur à Maurice tout au long de la campagne. Il ne faut pas se le cacher, nous sommes un point dans l’océan et se faire remarquer pour de bonnes choses est toujours un point positif pour nous. J’ai la chance aujourd’hui d’être de l’autre côté de la barrière et je m’occupe à présent de la campagne de CEO for One Month pour Maurice. Cette expérience m’a ouvert de nouvelles portes et de nouvelles opportunités avec un nouveau plan de carrière. Dans cinq ans, j’espère vraiment acquérir une expérience internationale et retourner pour mettre à profit ce que j’ai appris, car, oui, je compte effectivement rentrer au pays. Je suis un patriote. Un Mauricien qui porte fièrement son quadricolore.
Lorsque vous entamerez votre cheminement vers cette carrière de rêve, j’espère que, comme moi, vous réaliserez que la vitesse importe peu à vrai dire, il suffit tout simplement de toujours avancer. Le but n’est jamais de se reposer sur ses lauriers parce que l’on a tout ou parce que l’on connaît tout. La vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Puis, nous savons tous qu’une mer calme ne fait pas de marin habile.
Le dernier rapport de l’International Labour Office (ILO) démontre que près de 73 millions de jeunes (soit autant que la population de l’Allemagne) sont au chômage. Notre petite île aussi en pâtit avec un taux, parmi les 16-29 ans en quête d’emploi, qui atteint 83,5 % selon le rapport de la Fédération des employeurs de Maurice, daté du 17 août 2015. L’initiative Adecco Way to Work a pour but d’encourager, d’inspirer et de créer de l’optimisme. Les jeunes ont besoin d’aide dans leurs recherches d’emploi, dans les conseils de carrière et des formations et cette initiative les aide à mieux se vendre sur un marché qui est de plus en plus difficile surtout si on n’a pas ou peu d’expérience en entreprise.
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