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Les soins de santé mauriciens sont-ils universels ?
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Les soins de santé mauriciens sont-ils universels ?

Depuis la publication du Titmuss Report, un objectif de l’État-providence mauricien a été de fournir des soins de santé à tous ces citoyens. Cependant, est ce que tous les Mauriciens bénéficient des soins de la même valeur ?
Pour moi, universalité signifie une situation où tout le monde a un accès égal à des soins de santé de même qualité. Cela comporte trois aspects : la possibilité d’accéder à des soins, leur qualité et les temps d’attente. Alors que certaines personnes diront que la République de Maurice a des soins de santé universels, je crois que la vérité est plus complexe.
Du côté positif, les soins de santé gouvernementaux sont gratuits. Cela signifie que l’argent ne rentre pas en ligne de compte quand il faut se faire soigner. Tout le monde y a droit. Il y a également un large consensus sur le fait que la qualité des services offerts dans les hôpitaux du secteur public est au moins aussi bonne que celle dans le secteur privé.
Cependant, en ce qui concerne les autres dimensions de la qualité des soins, c’est-à-dire l’information et les explications que les patients obtiennent de leurs médecins, la propreté des établissements et les temps d’attente, les patients sont davantage satisfaits dans le secteur privé que dans le secteur public. Par conséquent, il y a lieu de soutenir que la qualité des soins est meilleure dans le secteur privé que dans le secteur public. Et ce service est dispensé plus rapidement chez des prestataires privés.
Et d’ailleurs, si les Mauriciens peuvent accéder à des soins relativement adéquats, ceux-ci ne sont pas universels. Tout le monde ne peut pas se faire soigner dans le privé, qui généralement offre la meilleure alternative aux patients. Et il est peu probable que plus de cinq ou dix pour cent des Mauriciens soient capables d’assumer les coûts des services. Ajouté à cela, peu de Mauriciens souscrivent à une assurance santé.
En somme, ceux qui sont plus aisés ont le privilège de choisir le prestataire qui leur convient – privé ou public – en fonction de celui qui offre la meilleure alternative pour des traitements différents à des moments différents. Alors que le citoyen lambda, lui, doit toujours se contenter de l’alternative de moins bonne qualité. Ainsi, les soins de santé ne sont aujourd’hui pas universels.
Depuis de nombreuses années, surtout entre 2005 et 2014, le secteur privé a été activement promu par le gouvernement mauricien. Cela n’implique pas seulement que l’universalité a été davantage affaiblie, mais aussi que de nouveaux acteurs – des cliniques, des propriétaires de cliniques, des assureurs, etc. – ont obtenu plus d’influence dans le secteur de la santé. Et par conséquent, plus de prise politique, qu’ils peuvent ensuite utiliser pour pousser en faveur d’autres politiques qui promeuvent le secteur privé.
La promotion de soins de santé privés aujourd’hui peut ainsi aboutir à la conséquence imprévue d’accélérer des développements similaires à l’avenir. Cela peut être un développement souhaité, mais il est important d’être conscient de cela.
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