Publicité

Le vote contestataire…

24 février 2016, 10:47

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le vote contestataire…

L’annonce tournait en boucle : «Le Front National est le premier parti de France avec 30 % des voix». Le premier tour des élections régionales de décembre 2015 a marqué un virage décisif dans le panorama politique du pays de Voltaire. Ce parti d’extrême droite remodelé par son leader Marine Le Pen a de quoi faire pâlir les deux principaux partis du pays depuis des décennies : les Républicains de Nicolas Sarkozy et le Parti socialiste de François Hollande. Basée sur une politique ouvertement xénophobe et démagogue, le leader Front National (FN) a mis en place une stratégie de rejet absolu de ce cerbère à deux têtes et se déclare seule alternative pour le bien du citoyen «Made in France».

Bien qu’arrivé en tête de six régions au tour préliminaire, ce n’est grâce qu’à une forte mobilisation et un front républicain (coalition de la gauche et de la droite française) que le Front National n’a obtenu aucune région sur les 13 que comporte l’Hexagone. Mais cette politique par défaut est périlleuse pour cette démocratie qui réconforte les adeptes du «rassemblement bleu Marine» dans un dualisme politique qui n’a que trop duré. Cela se paiera de manière inéluctable au premier tour des élections présidentielles 2017 où la question ne sera plus de savoir si le FN sera au second tour mais contre qui il devra lancer la fronde.

Ce groupement politique mise également sur la discorde entre Français de différentes confessions en attestant ses dires avec les récents attentats de Charlie Hebdo. Triste mine pour un pays précurseur en matière de liberté d’expression et de culte.

L’élection régionale 2015 inspire un mal profond dans cette nation où l’abstention est proche de 50 %. Les Français sont ils lassés des hommes poli- tiques, se sentent-ils exclus ou totalement désintéressés par les enjeux ?

Avec une participation de 74 % lors des dernières législatives, les Mauriciens pourront bientôt donner des leçons civiques à leurs amis européens.

La méthode de Marine Le Pen est simple : rajeunir le parti, dédiaboliser sa lignée politique, ringardiser les partis traditionnels coupables, selon elle, du déclinisme national. L’éviction du père fondateur en de- vient même anecdotique tant la fulgurante ascension paraît si éblouissante. Mais une chose est certaine, les citoyens rejoignent en partie cette faction politique par dégoût d’une politique gouvernementale depuis trop longtemps accaparée par les mêmes portraits et où la seule réponse de cette exaspération passe par le vote contestataire pour ré- clamer un renouveau.

Pour preuve, selon un récent sondage, 75 % des Français sont contre la pré- sence de Hollande et Sarkozy à l’élection présidentielle de 2017.

Les votes contestataires sont parfois contagieux, à bon entendeur…

Publicité