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Les amendements aux lois du travail

28 octobre 2015, 06:38

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La promesse du gouvernement Lepep d’amender les lois industrielles du pays, nommément l’Employment Relations Act et l’Employment Rights Act avait redonné l’espoir aux travailleurs et au mouvement syndical. On sait que les amendements aux lois industrielles sont un sujet de grand débat depuis plus de trente ou quarante ans dans le pays.

 

Lorsque l’Industrial Relations Act (IRA) fut votée au Parlement au début des années 70, les syndicats particulièrement ceux faisant partie de la General Workers Federation (GWF) en ont beaucoup souffert. Plusieurs dirigeants syndicaux furent jetés en prison pour avoir organisé des actions syndicales. Les syndicats ont mené une campagne régulière et systématique demandant des amendements à ces lois. Mais c’est dans les années 90, suite à une complainte logée par le Mauritius Labour Congress lorsque le Bureau International du Travail (BIT) est venu avec des recommandations sur la question, que le gouvernement a finalement été obligé de remplacer la loi scélérate. Et rappelons que c’est le gouvernement MSM-MMM qui est venu proposer le Trade Union Labour Relations Act (TULRA).

 

Malheureusement, le TULRA fut rejeté par l’ensemble du mouvement syndical, étant considéré comme étant pire que l’IRA. Suite aux demandes du mouvement syndical, le Parti Travailliste est venu proposer l’Employment Relations Act et l’Employment Rights Act. Aujourd’hui, on réalise que les nouvelles législations sont venues rendre la situation encore plus difficile pour les syndicats et les travailleurs. Les syndicats dénoncent avec raison d’ailleurs ce que disent les deux lois sur l’organisation et le droit de grève, la facilité avec laquelle l’employeur peut aujourd’hui licencier les employés, la disparition du Termination of Contract Service Board, la réduction du nombre de sick leave pour les travailleurs du secteur privé et tant d’autres aspects de ces deux lois.

 

Le ministre du Travail a créé la surprise il y a une quinzaine de jours à l’Assemblée nationale lorsqu’il y a pris la parole pour annoncer que son ministère n’avait reçu aucune représentation pour procéder aux amendements que le gouvernement voulait proposer à ces lois. C’était en fait une claque magistrale au mouvement syndical.

 

Or, on sait que les points majeurs concernant les amendements sont répétés régulièrement dans la presse et que des propositions fermes s ont été faites par les organisations syndicales aux autorités depuis des années. Néanmoins, si le gouvernement insiste, ce ne sera pas difficile pour les syndicats de reformuler leurs propositions.

 

Ne serait-il pas mieux que le gouvernement fasse savoir les points précis sur lesquels il est d’accord pour les amendements et les autres sur lesquels il a des réserves ? Cela aurait l’avantage de prendre moins de temps et d’éviter que le sujet d’amendement ne traîne de nouveau pendant longtemps. Une autre façon de procéder, c’est le dialogue régulier avec le mouvement syndical et en même temps avec les organisations patronales. Pour conclure espérons que les autorités tiennent parole et qu’on ne perde pas inutilement du temps sur ce sujet fondamental que tous les travailleurs et syndicats tiennent à coeur.

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