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Sans confiance, pas de miracle !

21 avril 2015, 10:38

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Que ce soit au niveau du pays ou des entreprises, la confiance est nécessaire à la réussite de tout projet de changement radical. Les Mauriciens aspirent à un nouveau souffle et sont incontestablement dans l’attente d’un deuxième miracle économique. Mais sans confiance, pas de miracle économique possible ! Ainsi, toute l’énergie des décideurs politiques et économiques doit être concentrée sur ce chantier prioritaire: redonner confiance.

 

La confiance est une condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, pour qu’un projet de transformation soit une réussite. Décideurs mauriciens, vous avez une responsabilité historique : rebâtir la confiance ! C’est la seule manière de ne pas être pris dans le cercle vicieux : crise de confiance, pessimisme, crise économique, crise sociale, montée des populismes, succès des partis extrémistes, etc. On voit bien comment dans différents pays les djihadistes sont aujourd’hui recrutés parmi les jeunes qui se trouvent exclus, qui ont perdu confiance et ne croient plus au système en place. 

 

L’île Maurice est ainsi à un tournant de son histoire: soit elle parvient à enclencher la spirale vertueuse de la confiance, soit elle prend le risque de s’enfoncer dans la crise. 

 

Par définition, la confiance est nécessaire pour agir quand on est confronté à l’incertitude. Et précisément, l’environnement socio-économique à l’échelle globale se caractérise par un haut degré d’incertitude. Le monde qui nous entoure est devenu plus complexe. Les vieilles recettes ne fonctionnent plus et nous devons en permanence être capables de nous réinventer pour faire face à de très nombreux défis.

 

Dans son discours du Budget 2015-2016, le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo a martelé à plusieurs reprises que l’île Maurice se trouvait à la croisée des chemins. Son credo est qu’il faut changer, et changer vite. Pour ce faire, il a listé différentes mesures prioritaires visant notamment à redynamiser l’économie, agir pour préserver l’environnement ou encore promouvoir la justice sociale.

 

À l’exception de quelques voix discordantes, tout le monde s’accorde à dire qu’il a bien réussi son grand oral. La question maintenant est de savoir si le gouvernement parviendra à traduire le discours dans la réalité. La seule certitude est que pour réussir, il devra démontrer sa capacité à enclencher la spirale vertueuse de la confiance.

 

Mais la confiance ne se décrète pas ! Vous ne pouvez pas obliger vos interlocuteurs à vous faire confiance. La confiance se gagne, se mérite. Pour être plus précis, nous devons distinguer deux formes de confiance: la confiance dans les compétences et la confiance dans les intentions.

 

Imaginons que vous partez avec des amis ou en famille faire un parcours de tyroliennes («zip-lines»). En contemplant le câble suspendu au-dessus du vide, on peut éprouver de l’incertitude. Comme nous l’avons vu, la confiance est ce qui permet d’agir quand on est confronté à l’incertitude. On n’acceptera de se lancer que si l’on a suffisamment confiance à la fois dans les compétences (le guide saura-t-il venir à mon aide si je reste coincé à mi-parcours ? Serais-je capable de suivre les instructions ?) et dans les intentions (les organisateurs prennent-ils la sécurité au sérieux ? Pourrais-je compter sur le soutien de ceux qui m’accompagnent ?)

 

Pour créer de la confiance dans les intentions, il faut être cohérent, transparent et honnête. Cela se résume à «dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit». Trop souvent, les politiques, une fois élus, ont tendance à oublier les promesses faites, comptant sur l’existence d’une amnésie collective. Il n’est alors pas surprenant qu’ils se retrouvent discrédités par les électeurs ! Il en va de même dans l’entreprise. Le patron ne peut espérer gagner la confiance des salariés s’il ne respecte pas ses engagements (et inversement). Le moindre écart (on le constate par exemple avec certaines nominations n’ayant pas suivi le principe de transparence annoncé) va susciter une suspicion. 

 

Il est également indispensable de faire preuve d’intransigeance en matière de lutte contre la corruption et prescrire toute forme «d’accords entre amis», autant d’actions toxiques, destructrices de confiance.

 

La confiance dans les compétences s’obtient par la réussite. Le gouvernement actuel bénéficie incontestablement d’un capital de confiance acquis à la suite du premier miracle économique. Il est essentiel maintenant de pouvoir afficher rapidement de petites victoires, montrant que les électeurs ont eu raison d’accorder leur confiance.

 

L’île Maurice se doit de réussir ce pari de la confiance !

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