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Non au travail des enfants: le combat de Kailash Satyarthi, co-lauréat du Prix Nobel de la Paix
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Non au travail des enfants: le combat de Kailash Satyarthi, co-lauréat du Prix Nobel de la Paix

En octobre 2014, la Pakistanaise Malala Yousafzai et l’Indien Kailash Satyarthi obtiennent conjointement le Prix Nobel de la Paix 2014. Si le combat de Malala, notamment en faveur de l’éducation des filles, est relativement connu à Maurice, en revanche celui de Kailash Satyarthi pour défendre les droits des enfants est moins bien connu chez nous.
Faisons donc connaissance avec cet homme pour qui très tôt les «causes prioritaires» à promouvoir sont la liberté, l’éducation et la santé des enfants. A l’époque, ce qui était une pratique courante et admise dans certains milieux en Inde mais largement ignorée par le grand public – le travail des enfants – était, à ses yeux, très proche de l’esclavagisme. Il décide de raconter le calvaire de ces enfants et de rendre compte de leur exploitation par des employeurs peu scrupuleux. Ainsi commence sa croisade contre l’oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation.
En 1980, Kailash Satyarthi lance le mouvement Bachpan Bachao Andolan (BBA), qui littéralement veut dire «Mouvement pour sauver l’enfance». Le but de ce mouvement est d’organiser des raids pour libérer des enfants de fabriques et de les soustraire du travail forcé. BBA prend vite de l’ampleur et réussit en une trentaine d’années à faire libérer plus de 82 000 enfants forcés de travailler dans des conditions quasi-esclavagistes.
Dans sa campagne de sensibilisation, Kailash Satyarthi prend l’initiative d’organiser des marches contre le travail des enfants. Et comme le problème des enfants sujets à des abus n’est pas cantonné à l’Inde, il lance aussi plusieurs marches internationales dont la fameuse Marche mondiale contre le travail des enfants qu’il lance en janvier 1998. Cette Marche mondiale comprenait en fait trois marches parties presque simultanément d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. Elle traversa cent trois pays et mobilisa des millions de personnes. Elle convergea enfin à Genève (Suisse) en juin au moment où s’ouvrait la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail (OIT). Résultat : ce mouvement international amène l’OIT à adopter, en 1999, la Convention n° 82 sur les pires formes de travail des enfants – l’objectif à plus longue échéance étant bien sûr l’élimination effective du travail des enfants.
Là où le combat de Kailash Satyarthi rejoint celui de Malala est par rapport à l’éducation. Satyarthi veut également promouvoir l’accès à une éducation de qualité pour tous. C’est ainsi qu’il est aussi à l’initiative de la Campagne mondiale pour l’éducation. Et si Malala a été victime d’une tentative d’assassinat par balles perpétrée par un fanatique du Taliban le 9 octobre 2012 alors qu’elle voyageait à bord d’un autobus scolaire, le combat de Kailash Satyarthi n’a pas été de tout repos non plus. Tabassé plus d’une fois, on lui a cassé un bras, une jambe, la colonne vertébrale alors que deux de ses collaborateurs ont perdu leurs vies dans des raids pour libérer des enfants.
En lui remettant le Prix Nobel de la Paix 2014, le jury dit que «showing great personal courage, Kailash Satyarthi, maintaining Gandhi’s tradition, has headed various forms of protests and demonstrations, all peaceful, focusing on the grave exploitation of children for financial gain. He has also contributed to the development of important international conventions on children’s rights.»
Noor Adam Essack
citoyendumonde@hotmail.co.uk
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