«Elekter, Elektris – Gran Meeting Lalyans PTr-MMM laboutik Zoro Beau-Bassin 5 er tanto». C’était en 1995, et j’avais 10 ans. L’alliance PTR-MMM venait de gagner les élections avec un 60-0. Mon premier vrai souvenir d’une élection, mes premiers pas dans la marmite politique.

Issu d’une famille majoritairement «die hard» MMM, le «culte» Bérenger était inévitable. Rue Corbie, Beau-Bassin, pas une once de PMSD ou autre faction. Bérenger le héros, le sauveur.  Hélas je n’ai pas connu les années de braise et malheureusement pour Paul, je ne suis pas devenu un adepte du culte Bérenger.

Le MMM que je connais est très loin de celui qu’a connu mon grand-père, «Ton Janvier», qui a plus de 90 ans aujourd’hui, et qui tout comme moi ne le reconnaît plus.  Sans renier sa contribution historique, le MMM est maintenant un parti «mainstream», d’où l’objectif unique est d'être calife à la place du calife.  

Le PTr, je connais bien. Je ne me souviens pas du père, mais le fils je connais bien.  Je me passe d’énumérer les scandales.  Paul les connaît déjà. Sithanen en mode sauvetage économique, on connaît aussi. L’augmentation salariale à Rs 135 et la ville fantôme Tianli sont désormais légendaires.

En face nous avons «Garson la» et le père, et comme béquilles le PMSD et Yvan. Avec des candidats comme Raj Dayal, ils font très fort.  L’alliance Lepep me fait penser à «Il faut sauver le soldat Pravind». Du côté de Duval, la dynastie est assurée, avec Adrien qui a «gravi les échelons» en toute méritocratie pour se retrouver candidat. Comme dans la pub pour L’Oréal, c’est parce qu’il le vaut bien.

Liaisons incestueuses, fratricides, échecs et math, les alliances se sont faites, défaites et refaites.  Comme dans la chanson «Les tourbillons de la vie» de Jeanne Maureau, ils se sont connus, ils se sont reconnus, ils se sont perdus de vue, ils se sont reperdus de vue, ils se sont retrouvés, et ils se sont séparés. Bref, entre blanc bonnet et bonnet blanc, on ne peut mieux faire pour la cuvée 2014.

La politique dans le sens noble du terme, je l’ai vécue à travers ABAIM. Savoir partager sans rien attendre en retour, aider au développement de la société. Comprendre les réalités mauriciennes ne se fait pas sur un podium chez les socio-inculturels. Tout comme ABAIM, il y a plusieurs autres organisations qui font un travail fantastique, entre autres sur l’écologie, la culture, la santé et l’éducation.

Cependant, les décisions sur l'orientation économique, sociale et culturelle de la République sont prises à Port-Louis. Parce qu’un un engagement politique est nécessaire, après avoir claqué la porte de Lalit, j’ai continué le combat pour une République meilleure en créant Rezistans ek Altenativ. Nous étions 11 en 2005, nous sommes des milliers aujourd'hui. Même si je ne suis plus à Maurice, je suis fier de voir que l’engagement reste le même et les combats se sont multipliés.

Nous sommes en 2014, dans une conjoncture économique instable. La crise économique est toujours là. Même si Maurice ne peut influencer les facteurs macro-économiques mondiaux, nous pouvons bâtir une économie stable qui prend en compte l’écologie, le développement social et culturel.  Maurice doit être «Un Plaisir», non seulement pour les touristes, mais aussi pour les habitants de Camp Carole.  La nouvelle République se fera à travers l’innovation de la nouvelle génération, à travers les arts et la culture et un développement économique durable.

La nouvelle République ne doit pas être celle du pouvoir. Nous ne pouvons pas aujourd'hui être encore à la merci de la politique des petits copains. Le choix sur l’orientation de la République ne peut dépendre des bailleurs de fonds de ces deux blocs.

Le 10 décembre, le pouvoir sera entre vos mains. Ne votez pas pour ces deux alliances, ne votez pas pour les homophobes et autres partis fondamentalistes, ne votez pas a cause des bribes qu’on vous a offerts.

Pour créer l'effet papillon, votez Alternativ!

Londres

06 Décembre 2014