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«Un million de tonnes de cendres de charbon...»
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«Un million de tonnes de cendres de charbon...»

Depuis 1990, les Independent Power Producers et autres industriels ontconsommé plus de sept millionsde tonnes de charbon,et la masse de cendres decharbon générée est estimée à un peu plus de un million de tonnes. Les cendres de charbon sont dispersées dans les champs sous cultures et autres lieux, et/ ou enfouis dans le sol sans système d’étanchéité naturel ou artificiel ; les mâchefers sont aussi répandus sur les chemins non asphaltés. En 2007, face à la consommation accrue de charbon et les risques environnementaux et sanitaires, le ministère de l’Environnement avait institué un Technical Advisory Committee (TAC) sur la gestion des cendres de charbon et le rapport final du comité a été soumis en 2009.
Platform Moris Lanvironnman (PML) a en plusieursoccasions fait étatde sa préoccupation quantau fait que le cadre réglementairesur la gestion decendres de charbon aussi bien que les normes de rejetsdes centrales à charbon sontcaducs. Il est urgent qu’ilssoient portés aux normesinternationales. Nous avonsfait des propositions à cesujet, dont tout récemment dans notre présentation à la National Energy Commission (NEC), où nous réclamons que le charbon soit phasedout en raison, entre autres, de ses coûts cachés.
La présence de mercuredans le lixiviat d’un échantillon de mâchefer en provenance de la centrale de Consolidated Energy Ltd (CEL) à Beau-Champ comme rapportée dans l’étude d’impact environnemental (EIA) soumise récemment au ministère de l’Environnement, vient remettre en cause les méthodes recommandées par le TAC pour le dépôt et l’utilisation des cendres de charbon dans les champs de canne ou autre terre marginale. La plupart de ces champs qui reçoivent les cendres ne sont pas protégés contre le lessivage du sol pendant les grosses pluies, et les risques de contamination des rivières et des nappes phréatiques avoisinantes sont bien réels.
Il est à déplorer que même si le ministère des Administrations régionales, responsable de la gestion des déchets solides, avait écrit au responsable de CEL en mai 2013 pour exiger des analyses approfondies sur les risques de pollution aux sites de stockage et d’utilisation des cendres, il y ait bien eu un manque de rigueur dans le suivi et une absence de mesures appropriées suite à la détection de la présence de mercure dans le lixiviat. Le ministère des Administrations régionales a fait preuve de manque de suivi et de rigueur dans l’application des règlements en ce qui concerne la gestion des cendres de charbon des IPPs, Le ministère de l’Environnement est aussi à blâmer en tant qu’instance régulatrice en matière de protection de l’environnement et administrateur de cette législation primordiale qu’est la loi sur la protection de l’environnement (Environmental Protection Act).
La réaction des autorités aurait dû être ferme d’autant plus qu’une récente étude de l’ONG Pesticide Action Network a révélé que dans deux villages de la côte sudest de Maurice, le taux de mercure dans l’organisme de 36 % des femmes en âge de procréer (nombre tests : 25) était supérieur à la norme.
Le mercure est, nous le soulignons, un polluant bio accumulatif connu pour ses effets extrêmement néfastes pour la santé humaine et sesimpacts négatifs sur les écosystèmes.
Il est aussi à noter que depuis le 12 octobre 2013, Maurice est parmi les 92 pays signataires de la Convention de Minamata et que par conséquent, le pays s’est engagé à contrôler et à réduire les émissions de mercure afin de protéger la santé humaine et l’environnement.
En conséquence de tout ce qui précède, PML demande au ministère de l’Environnement de rendre public toutes les actions (contrôles, tests, etc.) entreprises par les ministères de l’Environnement et des Collectivités locales sur tous les sites de stockage et d’utilisation de cendres de charbon à Maurice ; de revoir les recommandations du TAC sur la gestion des cendres et autres questions liées au charbon; de rendre public le nombre de tests entrepris par les ministères concernés depuis 2001 à ce jour sur les cendres de charbon ainsi que les résultats de ces tests et de proposer un cadre réglementaire sur la gestion de ces cendres ; et enfin, de revoir les normes environnementales pour les centrales à charbon afin qu’elles soient en conformité avec les normes internationales.
PML rappelle que cela fait cinq ans que le rapport du TAC a été soumis et quatre ans que le Cabinet ministériel a accepté les recommandations dudit comité ; mais jusqu’ici aucune nouvelle règlementation n’a été promulguée. PML exige une action urgente et ferme de la part du ministère de l’Environnement pour protéger la santé publique et l’environnement.
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