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Lettre du Ramadan 2014

29 juin 2014, 15:48

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Au-delà de jeûner pendant tout le long du mois sacré, le Ramadan est, entre autres choses, une célébration du Coran. C’est le mois où le Coran a été révélé et est un guide pour l’humanité toute entière, contenant clairement les preuves de l’orientation et le critère de distinguer le bien du mal. 

 

«Ô les croyants! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété.» Le Coran 2:183

 

Au-delà de jeûner pendant tout le long du mois sacré, le Ramadan est, entre autres choses, une célébration du Coran. C’est le mois où le Coran a été révélé, il est un guide pour l’humanité toute entière, contenant clairement les preuves de l’orientation et le critère de distinguer le bien du mal. 

 

Nous devons rejoindre la célébration en lisant le livre de Dieu durant ce mois béni. Certes, le vrai sens du jeûne est de réfréner ses pulsions négatives, de porter son ego à rompre avec ses habitudes, d’atténuer l’ardeur de ses désirs pour la préparer à ce qui lui apportera bonheur et félicité, de lui faire accepter ce qui l’aidera à purifier son cœur. Ajouté à cela, le jeûne est aussi le moment de faire un tour d’horizon de ce qui se passe autour de soi et de prendre conscience de son entourage.  

 

Ce qui préoccupe toute la communauté musulmane, tant bien que la nation mauricienne, c’est qu’il y a plein de drames, de crimes, que nous ne pouvons être insensibles durant ce mois béni. Notre foi nous interpelle aussi à ne pas être froids à la pandémie du VIH/SIDA.  

 

En outre, au quotidien, on note avec torpeur le taux de chômage parmi les jeunes, la lutte contre la pauvreté, le combat contre la fraude et la corruption, le problème du logement, la justice sociale, les réformes des institutions publiques. Ainsi que la dimension absolument phénoménale et inquiétante que prennent les jeux de hasard, alors  que les Mauriciens se plaignent de l’érosion du pouvoir d’achat  et de l’endettement accru des familles et le grandissement des générations actuelles dans le contexte d’une offre de jeu légalisée et sophistiquée, la chute des investissements que l’immobilisme de ces derniers mois a aggravée, et enfin le système économique actuel qui ne fait qu’agrandir le fossé entre les pauvres et les riches dans notre petite île du ‘plaisir’. 

 

On constate avec stupeur le comportement des ados de plus en plus irrespectueux. En l’absence de «Role Models» puissants et crédibles, les jeunes font face à une accélération des changements, dans un monde interconnecté de téléphones mobiles, blogs, e-mails et médias d’information 24/7, Facebook et Twitter. D’une part, les parents ont largement démissionné de leurs responsabilités, de l’autre les prérogatives des enseignants et des responsables des institutions scolaires qui jouissaient d’une certaine marge de manœuvre pour «corriger» ces débordements comportementaux, ont été considérablement réduites. 

 

Durant ce mois, le croyant doit prendre en compte plusieurs facteurs clés mis à part la famille où tous ces drames se jouent. Ce sont les conditions de vie de ces familles qui ont fait qu’elles en sont arrivées là. Il suffit que durant le jeûne, les parents prennent de leur précieux temps pour mieux préparer, encadrer plus sérieusement et soumettre leur progéniture à un environnement où une discipline règne. Il est du devoir de chacun d’entre nous de leur offrir notre aide. Nous devons nous mettre au service de la famille, la soutenir dans ses difficultés en lui offrant notre aide et faire des invocations en sa faveur. 

 

En sus de cela, le musulman doit obligatoirement réévaluer la façon de se comporter face aux nouveaux défis de la société moderne. Même si l’enseignement de l’Islam reste le même, la manière de le vivre et de le présenter doit obligatoirement évoluer. Nous devons avoir la volonté de faire face aux mutations, défis et attentes de cette société mauricienne que nous aimons et que nous voulons servir. Les conditions socioreligieuses de notre île évoluent. Du coup, la manière de nous présenter et de témoigner notre foi est appelée à changer. 

 

Nous ne prétendons pas avoir réponse à tout, mais nous pouvons prier pour que ce mois béni soit une époque de renouveau spirituel pour chacun d’entre nous, un moment où nous serons en mesure de profiter pleinement des nombreux dons divins.  Nous prions que ce mois soit un moyen pour notre ascension spirituelle. 

 

Le Ramadan est un espace d’entraînement, un mois durant, pour affronter le reste de l’année. C’est un mois d’effort pour retrouver le sens de l’effort. C’est un mois de méditation pieuse pour élever la perspective de son aspiration au-delà de son horizon limité. C’est un mois de solidarité et de partage, pour Dieu et avec les hommes. Nous devrions être solidaire avec nos frères et sœurs de souffrance dans d’autres pays réels et pas quelque chose de limité aux discours. 

 

Enfin, le Muslim Citizen Council vous souhaite un Ramadan Kareem et qu’Allah, le Tout Puissant, le Tout Miséricordieux accepte vos invocations les plus sincères.  

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