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Pension à 65 ans
Entre «Income Support» et «Junk Status»
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Pension à 65 ans
Entre «Income Support» et «Junk Status»

Navin Ramgoolam a écouté les arguments et positions des deux comités ministériels chargés d’évaluer les impacts sociaux du rehaussement de l’âge requis pour toucher la pension universelle (Basic Retirement Pension). Après les délibérations d’hier et l’intégration des conclusions des deux comités, la question sera tranchée cet après-midi au Conseil des ministres, a expliqué Navin Ramgoolam hier soir à l’express.
La question soumise au Cabinet est donc la suivante : quel mécanisme de ciblage mettre en place pour accompagner ceux qui souffriront le plus de cette réforme du système non-contributif de pension ?
«J’ai écouté les différentes perspectives et je dois dire que je suis content qu’il n’y ait pas de dissensions internes, comme l’ont d’ailleurs démontré les débats parlementaires. Nous avons tous réalisé que Moody’s nous avait accordé un sursis en janvier dernier. Nous leur avions promis d’y remédier dans le Budget 2025-2026 afin d’éviter le junk status. Si nous reculons devant cette réforme majeure, it will only be a matter of weeks before we are downgraded… », a déclaré Navin Ramgoolam.
Et d’ajouter : «Même si la marge de manœuvre est serrée, nous n’allons pas fuir nos responsabilités sociales.»
Parmi les mesures envisagées : un mécanisme d’income support ciblé pour les personnes âgées de 60 à 64 ans, soumis à des critères d’éligibilité tels que l’absence de revenus alternatifs, la pénibilité du travail ou des conditions médicales spécifiques, recommandent en partie les deux comités ministériels.
Une fois les exceptions ratifiées par le Cabinet, le bureau de l’Attorney General s’attellera à la rédaction du projet de loi, avec des consultations prévues au Parlement début août. Ces exceptions visent à assurer une transition progressive vers l’âge de 65 ans, seuil à partir duquel la pension de base universelle (BRP) restera en vigueur, comme l’avait confirmé Navin Ramgoolam lors de son summing up des discours budgétaires le 7 juin dernier.
Actuellement, la BRP s’élève à 13 500 roupies par mois. Elle est versée à un peu plus de 230 000 bénéficiaires. Le montant a été relevé dans le budget 2024-2025, contre 11 000 roupies en 2020-2021, soit une hausse de 22,7 % en quatre ans.
Le coût budgétaire de cette pension de vieillesse est estimé à 37,2 milliards de roupies pour l’année 2024, représentant environ 5 % du produit intérieur brut (PIB).
Face au vieillissement accéléré de la population, le gouvernement souhaite contenir la croissance de cette enveloppe. Selon Statistics Mauritius, la part des plus de 65 ans dans la population passera de 13 % en 2025 à 25 % en 2050.
Le Premier ministre a défendu à plusieurs reprises la nécessité d’une réforme «pour garantir la soutenabilité du système à long terme».
Le projet d’income support, qui pourrait être entériné ce vendredi en Conseil des ministres, viendrait compléter le dispositif actuel en ciblant les plus vulnérables, tout en préservant une certaine équité entre générations.
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