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Suicide en milieu scolaire

Écoliers et collégiens priés de collaborer et de dénoncer pour éviter d’autres drames

25 février 2025, 18:00

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Écoliers et collégiens priés de collaborer et de dénoncer pour éviter d’autres drames

La récente disparition d’une brillante collégienne de 14 ans, de manière tragique, le lundi 17 février, ne laisse personne insensible. Si, du côté des autorités, dont notamment le ministère de l’Éducation, l’on avance que cette affaire est prise très au sérieux et que des psychologues ont été dépêchés au sein de l’établissement que fréquentait l’adolescente à Ébène, il nous revient que plusieurs autres collégiennes ont été perturbées à la suite de ce drame.

Plus encore, des informations circulent au sujet d’une secte dont feraient partie des adolescentes issues de différents établissements secondaires à travers l’île. Sans infirmer ni confirmer ces dires, un préposé au ministère de l’Éducation a tenu à rassurer que «les psychologues sont là où c’est nécessaire» et a appelé à la collaboration des médias pour traiter cette affaire considérée comme étant des plus sensibles.

On ajoute que l’Éducation n’est pas le seul ministère à avoir été appelé pour traiter ce dossier. Selon notre interlocuteur, le ministère de l’Éducation et des ressources humaines suit de très près l’intervention menée par les autorités compétentes, notamment la police, la Child Development Unit (CDU), sous l’égide du ministère de l’Égalité des genres, de la protection de l’enfant et du bien-être de la famille, et le service psychologique du ministère de l’Éducation, ainsi que Life Plus. Ces professionnels travaillent en collaboration avec les parties concernées afin d’apporter un soutien et un encadrement aux élèves. Ce service reste mobilisé et mène une campagne de prévention auprès des établissements scolaires. La Brigade pour la protection de la famille, la CDU, les éléments du programme Life Plus, ainsi que le National Education Counselling Service du ministère de l’Éducation travaillent en étroite collaboration. «Le bien-être des enfants demeure une priorité absolue.»

Dans les milieux concernés, l’on estime que cette affaire a peut-être permis de mettre en lumière un phénomène plus inquiétant. Outre le problème de harcèlement (bullying) en milieu scolaire, il existerait des craintes quant à des groupes ou sectes auxquelles adhéreraient plusieurs jeunes du pays. Ceux-ci mettraient la pression à leurs membres, tantôt pour réaliser des challenges dangereux, tantôt pour s’automutiler ou, dans le pire des cas, s’ôter la vie.

Quelques questions nous ont permis d’établir l’une des manières de procéder. Le but serait simple : si vous êtes désigné par un objet telle une bouteille que l’on ferait tourner au milieu des membres et qu’elle s’arrête sur vous, c’est vous qui devrez exécuter «la tâche». Un peu comme le principe du jeu, Action ou vérité.

Selon des professionnels, l’heure est grave. Qu’il s’agisse d’un jeu de mauvais goût ou d’intimidations, il en va de la vie des mineurs et c’est pour cela que leur collaboration est primordiale. Tous s’accordent pour demander aux écoliers et aux collégiens de dénoncer des situations où ils estiment que leurs camarades peuvent être en danger. Surtout quand il est question de vie ou de mort.

Revenant à cet acte irréparable commis par la jeune fille de 14 ans, laissant ses proches dans le plus grand désarroi, du côté du ministère de l’Égalité des genres, l’on précise qu’une enquête est toujours en cours et qu’un rapport sera émis par les fonctionnaires à la fin de celle-ci. Mais déjà, l’on confirme que la jeune victime avait bel et bien été harcelée par d’autres élèves dans le passé. Ses proches ont, eux, affirmé que l’adolescente avait marché jusqu’au pont sir Anerood Jugnauth et, qu’en route, elle était en constante communication avec ses «amies» sur WhatsApp et que certaines l’avaient même encouragée à aller se jeter. Des messages, a clamé la famille, avaient été retrouvés sur son téléphone, qui a été saisi par les policiers pour les besoins de l’enquête.

On rappelle que l’autopsie a, elle, confirmé que la cause de la mort était un choc dû à de multiples blessures, mais déjà, un rapport préliminaire stipulait qu’aucune trace de violence externe n’avait été trouvée sur les lieux et que la police n’avait décelé aucune cause criminelle… physique du moins.

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