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Travail

Du port au secteur privé : Des syndicalistes plaident pour des réformes

4 février 2025, 18:00

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Du port au secteur privé : Des syndicalistes plaident pour des réformes

La Private Sector Employees Union a soulevé plusieurs problèmes concernant les travailleurs du port et les employés du secteur privé.

Les employés du secteur privé se retrouvent souvent privés de leurs droits. Beaucoup sont confrontés à des comités disciplinaires qui les poussent vers la sortie, tandis que certaines entreprises privilégient le recrutement de travailleurs étrangers à leur place. Face à cette situation, la Private Sector Employees Union (PSEU) interpelle les autorités compétentes.

Sharvin Sunassee plaide pour une révision des Remuneration Orders par le National Remuneration Board tous les cinq ans. «Depuis plus de cinq ans, aucune révision en profondeur n’a été effectuée. Seuls quelques amendements mineurs ont été intégrés à travers la Workers’ Rights Act», déplore-t-il. Il met également en lumière les discriminations persistantes dans le secteur portuaire. «Dans le freeport, ces abus sont monnaie courante. Le patronat agit comme bon lui semble avec les travailleurs. Nous demandons au ministère du Travail et au gouvernement d’intervenir pour garantir des conditions de travail décentes.»

Il insiste également sur la nécessité d’accorder la même considération aux travailleurs du secteur privé qu’à ceux du secteur public. Revenant sur les inondations de janvier 2024, qui ont coûté la vie à deux personnes, il souligne l’urgence de revoir le plan d’évacuation, non seulement à Port-Louis mais aussi dans la zone portuaire. «Cela fait 15 ans, voire 20 ans, qu’aucune mise à jour du plan n’a été faite. Avec tous les développements récents dans le port, il est essentiel de s’assurer qu’en cas de catastrophe, une route d’évacuation soit clairement définie.»

De son côté, Devianand Narrain dénonce la multiplication des passages en conseil disciplinaire, poussant les Mauriciens à la sortie au profit des travailleurs étrangers. «Il est temps d’instaurer un quota pour le recrutement de ces derniers», estime-t-il. Il réclame également un processus de recrutement plus transparent dans le secteur public : «Les candidatures doivent être ouvertes à tous et les postes attribués aux plus méritants. Il faut en finir avec le copinage.» Il regrette par ailleurs que des tâches autrefois assurées par l’État, comme le nettoyage des plages et des hôpitaux, soient de plus en plus sous-traitées au privé.

Quant à Ashvin Gudday, il revient sur la promesse des 40 heures de travail hebdomadaires, évoquée dans le discours-programme. «Cela permettrait aux employés de mieux concilier vie professionnelle et familiale», souligne-t-il. Il appelle aussi à mettre fin aux discriminations entre le secteur privé et le secteur public, notamment en matière de sécurité : «Toutes les vies se valent.»

Face à ces défis, la PSEU réclame une réforme des comités disciplinaires et se dit prête à collaborer avec le ministère du Travail. Elle propose la mise en place d’une équipe technique capable d’apporter son expertise afin d’instaurer plus de transparence et de mieux protéger les travailleurs.

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