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Santé

Des dialysés en détresse : un cri d’alerte face au silence des autorités

30 avril 2025, 07:00

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Des dialysés en détresse : un cri d’alerte face au silence des autorités

■ L’hôpital de Souillac est une nouvelle fois au cœur d’une polémique face aux problèmes réguliers rencontrés par les patients sous dialyse de cette institution.

Depuis plusieurs mois, les patients dialysés de l’hôpital de Souillac attendent désespérément une réponse à leur lettre adressée au ministre de la Santé, Anil Bachoo. À ce jour, leur appel est resté lettre morte. Entre personnel insuffisant, infrastructures défaillantes et problèmes de transport, leur quotidien devient de plus en plus insoutenable. Tous espèrent un sursaut des autorités.

Samedi dernier, lors des trois sessions de dialyse programmées, seuls deux membres du personnel étaient présents pour accompagner 60 patients. «C’est tout simplement inacceptable», déplorent-ils. Lors des deux premières sessions, 22 patients ont été accueillis à chaque fois, tandis que la troisième n’a vu que 16 patients se présenter. «Je suis arrivé à 9 h 30, mais je ne sais même pas à quelle heure ma session commencera», a confié l’un d’eux. Pris en charge à 9 heures par une ambulance, il devait débuter sa dialyse à 11 heures. Faute de personnel, la première session s’est prolongée, entraînant un important retard sur les suivantes.

Au-delà des retards, c’est aussi leur santé qui est en jeu. «J’ai juste pris un léger petit-déjeuner ce matin. Si je dois attendre jusqu’à 14 heures, voire plus tard, pour rentrer chez moi et manger correctement, c’est épuisant», a ajouté ce patient, évoquant le maigre réconfort d’un morceau de pain et d’une tasse de thé durant sa séance.

Le manque criant de personnel suscite également l’inquiétude. «L’administration transfère même des infirmiers formés vers d’autres services, comme le dispensaire ou l’unité de Casualty», déplore un autre patient. «Or, tous ne sont pas habilités à brancher ou débrancher un patient dialysé, ce qui demande une formation spécifique. On nous avait promis un infirmier pour quatre patients. Aujourd’hui, c’est devenu un luxe. Peut-on encore croire que le ministère se soucie de nous ?»

Ce sous-effectif expose les patients à des risques graves. L’un d’eux raconte avoir subi une chute de tension pendant sa séance. «Avec seulement deux infirmiers pour tant de patients, obtenir de l’aide a été un véritable calvaire. J’ai dû crier pour qu’on vienne m’aider.» S’il loue les efforts héroïques du personnel présent, il s’inquiète : «Cette situation ne peut pas durer sans conséquences.» Côté infrastructure, le constat est tout aussi alarmant. «Depuis janvier, nos demandes restent ignorées. Le climatiseur est toujours éteint malgré la chaleur étouffante de Souillac et il n'y a même pas de télévision pour nous occuper durant nos quatre heures d’immobilisation», regrette-t-il.

Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patients’ Association, tire régulièrement la sonnette d’alarme. Il espère que le prochain Budget prévoira enfin des fonds pour recruter du personnel supplémentaire. «Car plus la charge pèse sur les quelques soignants présents, plus le stress monte – au détriment de la qualité des soins.»

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