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Stop Monkey Massacre
Des citoyens unis contre les tests sur les macaques
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Stop Monkey Massacre
Des citoyens unis contre les tests sur les macaques

Photos: © Kiranchand Sookrah
À l’ombre de la cathédrale Saint-Louis, en plein cœur de la capitale, la voix de la conscience s’est élevée. Hier, à midi pile, plusieurs dizaines de citoyens, militants et représentants d’organisations non gouvernementales (ONG) se sont réunis pour une marche pacifique inédite. Leur cri du cœur : «Stop Monkey Massacre». Leur objectif : dire non aux laboratoires de tests sur les animaux, projet encore trop opaque et que certains qualifient déjà de scandale sanitaire et éthique à venir.
Organisée par plusieurs ONG, dont Stop Monkey Massacre, REAKT, Progress Science Mauritius et 4 Tilapat, la manifestation a réuni un public varié, mais uni dans l’indignation. Pancartes en main, des messages puissants fendaient l’air : «Maurice île paradisiaque. Maurice enfer des macaques», «Animal testing is cruelty, not science», ou encore «Preclinical = Animal Testing». L’émotion était palpable, mêlée d’une colère froide face à ce que certains dénoncent comme une dérive grave des politiques publiques. «Maurice est en train de devenir un laboratoire à ciel ouvert pour des multinationales démasquées ailleurs», s’insurge Christian Bernard, militant de longue date. «Ces singes ne sont pas des outils, ce sont des êtres sensibles. Le silence devient complice.»
■ À Port-Louis, la voix des défenseurs des animaux s’élève contre une industrie jugée obsolète et cruelle.
L’atmosphère était à la fois calme et résolue. Encadrée par une présence policière discrète mais vigilante, la marche a été ponctuée de prises de parole fortes et documentées. Mansa Daby, de Stop Monkey Massacre Mauritius, a apporté un éclairage essentiel sur l’évolution législative dans le monde : «Aux États-Unis, la FDA Modernization Act permet désormais l’approbation de médicaments sans tests sur les animaux. La National Institute of Health recommande les méthodes alternatives. En Europe, on suit la même direction. Alors pourquoi Maurice ferait-elle marche arrière ?»
Pour Jacqueline Talbot, présidente de Progress Science Mauritius, la question n’est pas uniquement morale, elle est aussi stratégique : «D’ici cinq ans, les tests sur les animaux seront obsolètes. Pourquoi lancer une industrie vouée à disparaître ?»
Dans la foule, Linley Moothien, président de 4 Tilapat, rappelle qu’il mène ce combat depuis 13 ans. «C’est un combat contre la peur, contre le silence. Cette marche n’est qu’un premier pas vers une résistance plus large.»
Priscilla Moothien également présente, évoque la désinformation dont sont victimes les citoyens. Selon elle, les autorités jouent sur les mots, tentant de minimiser les termes employés. «Les preclinical trials, ce sont bien des tests sur les animaux», martèle-t-elle.
La colère des manifestants ne s’arrête pas aux frontières locales. Plusieurs intervenants ont pointé du doigt le rôle de deux «courtiers» mauriciens qui, selon des sources médiatiques, auraient convaincu les autorités locales d’investir dans un projet de laboratoire pour expérimentations animales. Ces mêmes chercheurs, aujourd’hui interdits de pratiquer en Californie suite à une enquête de la Cour suprême sur des cas de maltraitance animale, chercheraient à se «recycler» en Afrique et à Maurice.
Alors que la marche s’est terminée dans le calme, une certitude persiste : le débat est désormais ouvert et la mobilisation ne fait que commencer. Pour les manifestants, Maurice doit choisir : le progrès responsable ou le business de la cruauté. Comme le dit si bien Linley Moothien : «Cette marche n’est qu’un premier pas pour changer les choses.»
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