Les incidents entre les membres du public et le personnel des hôpitaux sont de plus en plus courants en raison de plusieurs facteurs et manquements imputés au ministère de la Santé depuis plusieurs années. Au New Cancer Hospital (NCH), basé à Solferino, des patients ont été contraints, lundi, de patienter de 9 heures jusqu’à environ 13 heures avant que le personnel ne mette la main sur leur dossier et qu’ils puissent enfin bénéficier de leur traitement.

Désespérés, plusieurs d’entre eux, ainsi que leurs proches, allèguent avoir été humiliés par des infirmiers qui semblaient exaspérés et qui auraient même affirmé ne pas être concernés par leur situation en les envoyant paître tout simplement. «J’ai déposé la carte de ma mère qui souffre d’un cancer du pancréas à 9 heures et arrivée à midi, quand j’ai voulu m’enquérir de la situation et que j’ai commencé à exprimer ma grogne car ma maman ne pouvait même pas rester assise et souffrait horriblement, l’infirmière m’a répondu ‘‘pa mo problem sa’’. Il a fallu que je me fâche et que je hausse le ton pour qu’ils se bougent et retrouvent par miracle le document, après plusieurs heures.»

Ne sachant plus quoi faire, certains ont alors décidé de chercher de l’aide auprès de la députée de la circonscription no 4, Anabelle Savabaddy, connue pour ses combats contre les failles du système quand elle était animatrice radio. Ils ont bien fait car elle s’est immédiatement rendue sur place où elle a, elle-même, été désagréablement surprise de se faire accueillir par le fameux «pa mo problem sa» desdites infirmières. Révoltée par la situation dans laquelle se trouvaient les malades et leurs proches, en raison d’un système en plein délire, Anabelle Savabaddy a alors urgemment sollicité l’intervention de son collègue le ministre Anil Bachoo et a, dans des lives publiées sur Facebook, qui ont été largement saluées et appréciées par les internautes, dénoncé ces failles qui n’ont que trop duré dans l’espoir d’y mettre un terme une bonne fois pour toutes.

Si, du côté du ministère de la Santé, une source affirme qu’une enquête a déjà été ouverte pour tirer cette affaire au clair, elle précise que l’établissement a connu un manque de personnel en raison des célébrations de l’Aïd al-Adha au cours du week-end écoulé et en début de semaine. On explique également que le dossier de la seconde patiente ne s’était pas égaré mais qu’il n’avait pas encore été remonté après que la dame s’était rendue à son rendez-vous samedi sans aucune précision concernant l’autre cas. En ce qui concerne les accusations d’agressions verbales imputées à certaines des infirmières, notre interlocuteur soutient que leurs versions sont attendues et que seule une enquête interne déterminera si elles ont fauté ou pas. Elle ajoute que des sanctions ne peuvent être prises basées sur les dires d’un député ou du public : «Pa akoz enn depite ou piblik vinn dir kiksoz ki bizin pran sanksion deswit. Bizin fer lanket e si bizin pran sanksion donn warning ou transfer zot ava fer li.»

«On est l’Alliance du changement, let change be !»

Pour sa part, la députée Anabelle Savabaddy souhaite rassurer qu’elle ne souhaite punir personne ni faire muter qui que ce soit, mais seulement faire réaliser qu’il serait grand temps de revoir certains manquements graves. «Je suis une députée du gouvernement, de la République et élue par mes mandants de la circonscription numéro 4. Quand l’un d’eux m’appelle, il est normal et de mon devoir de lui répondre et de faire de mon mieux pour l’aider. Kan mo finn pret serman mo finn pret serman pou travay pou mo bann mandan pou defann zot pou akonpagn zot ek pou amenn solision pou zot.»

Fidèle à elle-même, elle ne mâche pas ses mots et explique que le problème de dossiers perdus dans les hôpitaux ne date pas d’hier. Bien que le projet E-Health ait été annoncé par ses collègues, tout comme l’ancien régime, pour remédier à cette faille, la députée dit ne pas comprendre comment ces dossiers disparus réapparaissent mystérieusement et rapidement après chaque coup de gueule ou intervention d’un ministre ou d’une personne influente si ce n’est les médias. «Kan mo ti lor radio komie fwa mo’nn telefonn minister pou sa zafer dosie perdi-la. E pa blie, kan mo ti kriye, dimounn ti gagn solision, donk pa aster ki mo pou sanze. Depite-la pa mank travay pou al rakont zistwar ki fos. Je suis payée pour travailler je vais faire mon travail pour le bien-être de ceux qui m’ont élue et fait confiance.»