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Travailleurs manuels du CEB
Dénonciation d’enquêtes ciblées et promotions contestées
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Travailleurs manuels du CEB
Dénonciation d’enquêtes ciblées et promotions contestées

■ Le technicien dénonce une «chasse sélective» des travailleurs manuels au détriment d’enquêtes sur des cadres soupçonnés d’abus de pouvoir.
Un technicien du Central Electricity Board (CEB), ayant plus de deux décennies d’ancienneté, tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre adressée à la direction, il dénonce ce qu’il considère comme une «chasse sélective» à l’encontre des travailleurs manuels au détriment d’enquêtes sur des cadres haut placés soupçonnés d’abus de pouvoir et de favoritisme.
«C’est avec le cœur lourd que je m’adresse à vous», écrit ce technicien, qui préfère garder l’anonymat. Il explique que plusieurs de ses collègues, recrutés initialement dans une filiale du CEB en 2015 et transférés ensuite vers l’organisme principal, sont aujourd’hui menacés de licenciement à la suite d’une enquête interne sur leur embauche. Selon lui, ces enquêtes risquent de priver des familles entières de leur seul revenu : «Par la grâce de Dieu, j’en appelle à votre huma- nité pour que ces enquêtes soient suspendues.» Ces travailleurs, souvent issus de milieux modestes, seraient, selon ses dires, injustement ciblés alors que d’autres, occupant des postes de pouvoir, ne sont jamais inquiétés.
L’auteur souligne aussi qu’un conseil disciplinaire avait été instauré trois mois avant les dernières élections générales, visant spécifiquement des employés ayant assisté à des meetings de l’Alliance du changement. Ces employés aujourd’hui menacés auraient pourtant agi en toute bonne foi, convaincus par les engagements publics de Navin Ramgoolam durant la campagne électorale, qui leur avait garanti qu’aucun d’eux ne perdrait son emploi si l’alliance accédait au pouvoir. «Ce sont de simples travailleurs recrutés sous l’ancien régime», écrit le technicien, soulignant qu’ils sont aujourd’hui pris au piège d’un engrenage politique qui les dépasse.
🟦 Accusations de favoritisme et de manipulation interne
La lettre dénonce aussi une série de pratiques troublantes au sein de l’organisme. Le plaignant évoque des nominations controversées, des promotions suspectes, des interventions politiques directes et des cas présumés de clientélisme. Il accuse notamment la responsable des ressources humaines d’avoir admis, avant les élections, vouloir récompenser certains recrutements faits «pour le compte d’un ministre». Il cite également des visites régulières d’un ancien conseiller ministériel au bureau d’un haut cadre, aujourd’hui promu officer-in-charge, ou encore des ordres présumés de coupures d’électricité dans les locaux d’un adversaire politique.
Il évoque par ailleurs le cas d’une avocate du CEB qui aurait été promue malgré la perte d’un procès majeur et l’oubli de faire appel. Selon lui, une enquête sur ce cas aurait été étouffée du fait de ses liens avec un organisme socioculturel influent. «Ceux qui fraudent montent les échelons pendant que nous, travailleurs de terrain, sommes menacés de perdre notre emploi», déplore-t-il.
Il accuse certains hauts responsables – nommément cités dans la lettre – d’or- chestrer ces enquêtes tout en couvrant leurs propres protégés. Il s’étonne du silence du syndicat face à ces dérives, qu’il qualifie «d’aveuglement coupable».
La lettre se termine sur une supplique : «Si l’on peut arrêter les enquêtes pour ceux qui ont des protections politiques, alors, je vous supplie d’arrêter celles contre les travailleurs manuels. Nous avons aussi une famille à nourrir.»
🟦 Réaction du CEB : «Aucune enquête en cours sur les recrutements de 2015»
Contacté, le CEB a réagi à cette lettre anonyme. Dans un communiqué, l’organisme précise être engagé dans «un vaste processus de réorganisation de son effectif et d’assainissement de sa situation financière», et affirme appliquer des contrôles rigoureux à tous les niveaux de son organigramme. Concernant les anciens employés des filiales du CEB mentionnés dans la lettre, l’institution déclare clairement :«Aucune enquête n’est en cours sur le recrutement des employés issus des promotions de l’année 2015.»
Le CEB rejette par ailleurs les accusations de traitement inégal : «Le CEB n’applique pas de politique de deux poids, deux mesures. Nous considérons ces allégations comme malveillantes et infondées.» Enfin, le département juridique aurait été mandaté pour «renforcer la rigueur et le contrôle» dans les affaires judiciaires à venir, tandis que l’organisme assure n’avoir «jamais mené de chasse aux sorcières» et avoir pleinement confiance en ses procédures de recrutement.
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