Au cœur des critiques et des polémiques récentes autour des nominations au conseil d’administration de la National Empowerment Foundation (NEF), le ministre de l’Intégration sociale, Ashok Subron, est sorti de son silence et s’exprime sans détour. C’était dimanche, lors d’une rencontre avec les habitants de sa circonscription pour marquer la Fête des mères. Il s’est exprimé sur sa page Facebook.

«Avant tout, je veux remercier chaleureusement la majorité des Mauriciens et Mauriciennes qui nous ont soutenus, moi, Kugan Parapen, Dany Marie, Rezistans ek Alternativ (ReA) ainsi que l’Alliance du changement, dans cette période mouvementée», a-t-il déclaré. S’il reconnaît des maladresses dans la démarche, le ministre rappelle que son intention première était d’instaurer la transparence.

«Avec Kugan, nous avons voulu bien faire en lançant un appel à manifestation d’intérêt public, ouvert et transparent. Le tout a été fait dans le cadre légal, avec les conseils du State Law Office, des nominations ministérielles validées par le Cabinet. Mais il s’agissait d’une démarche nouvelle, sans précédent administratif.» Ashok Subron dit entendre les critiques constructives de la population, notamment sur le choix de certains collaborateurs issus de ReA, comme Dany Marie.

«Était-ce une erreur de m’entourer de militants engagés de longue date ? Certains l’ont mal perçu, je le note, et j’en tire des leçons. Une société progresse aussi grâce à ces retours bienveillants.» Le ministre tient néanmoins à rassurer : sur les neuf nominations effectuées au sein de la NEF, huit n’ont aucun lien avec ReA.

Mais il dénonce aussi des attaques malveillantes.«Une cabale a été orchestrée contre moi et ma compagne. Certains ont même inventé que je l’avais nommée à la NEF et qu’elle était rémunérée. C’est faux ! Tout ce qui a été fait l’a été sur une base volontaire.» Il fustige également l’attitude d’un député de l’Alliance du changement, qui l’a publiquement attaqué alors qu’il défendait des mères victimes d’abus sexuels dans un foyer illégal. «Je laisse les Mauriciens juger. Était-ce le moment, alors que je soutenais ces femmes meurtries ?»

Face à ces controverses, le ministre salue l’initiative du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, d’avoir saisi la Financial Crimes Commission, estimant qu’une instance officielle pourra enfin trancher sur la légalité des nominations.«À partir de maintenant, je m’aligne pleinement sur les décisions prises par le Cabinet ministériel.»

Et de conclure :«Dans une démocratie, toute critique, bonne ou mauvaise, a sa place. Au final, ce sont les tribunaux et le peuple qui jugent. En attendant, je souhaite une belle fête à toutes les mamans. Et une pensée toute spéciale à celles qui ont souffert en silence, victimes d’abus dans des foyers tolérés par l’ancien régime.»