Le ministre de l’Agro-industrie, de la sécurité alimentaire, de l’économie bleue et de la pêche a mis en avant un axe stratégique majeur : tirer pleinement profit de notre Zone économique exclusive (ZEE), étendue à 2,3 millions de km carrés avec l’accord historique sur les Chagos. «Nous devons accélérer la transformation de ce potentiel maritime», a plaidé Arvin Boolell, en insistant sur la responsabilité du gouvernement – assurer la sécurité alimentaire, créer des opportunités pour pêcheurs et agriculteurs, et participer activement à la lutte contre les dérèglements climatiques.

Pour cela, Boolell mise sur les crédits carbone et la biodiversité, citant l’exemple des Seychelles, qui exploitent déjà la plateforme continentale partagée avec Maurice. «Saya de Malha reste un puits de carbone immense, plus vaste que l’Amazonie», soulignant son potentiel en lien avec Agaléga, dotée d’un aéroport et d’un port. Rs 25 millions sont prévus pour initier une filière d’exportation de poissons avec stockage sur l’île. Autre projet ambitieux : une Future Fund pour investir dans la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables, le climat, l’économie bleue, l’intelligence artificielle et l’entrepreneuriat jeunesse.

Le ministre a appelé à la structuration du secteur marin – du lagon à la pêche semi-industrielle, avec subventions, formation et modernisation. Enfin, il a plaidé pour l’aquaculture, appelant à revoir nos habitudes alimentaires : «Pourquoi sommes-nous réticents à consommer du Tilapia, du Red Berry ou du Barramundi ?», a-t-il questionné rappelant que le Brésil tire 49 % de sa production halieutique de l’aquaculture et invitant les Mauriciens à faire de même, dans une logique de démocratisation et de baisse des prix. «La mer est notre avenir. Et le port, le cœur battant de notre renaissance économique.»

K.S