Les acteurs de la société civile n’ont pas attendu les initiatives nationales pour se lancer dans l’aventure verte. Et les bénéfices tirés de leurs projets ne sont pas seulement écologiques ou pécuniaires, ils sont avant tout humains !

Le Plankton crée des emplois verts

La cadre magnifique de la Fondation de Bel-Ombre, avec sa vue splendide sur les rouleaux de la Côte Sud, était l’endroit idéal pour développer des projets verts. Avec seulement deux conteneurs reliés par un haut-vent, une unité de recyclage baptisé « Plankton » a été lancée en janvier dernier, par la Fondation de Bel-Ombre. 

Bénéficiant d’un financement à hauteur de 2,1 millions par Heritage Resorts, le Plankton emploie aujourd’hui trois personnes à temps plein sur le site et deux à temps partiel pour la collecte de verre et de plastique.

« Dans l’équipe, il y a beaucoup d’entraide comme chacun est polyvalent et que les tâches à effectuer sont plutôt simples : laver les bouteilles, les placer dans les machines, empaqueter les granulés de verre et les flocons de plastique… Il faut seulement respecter les consignes de sécurité », précise Jérôme Mercida.

Le responsable du Plankton est fier d’avoir décrocher un emploi vert : « cela a un impact même dans ma vie de famille et j’essaie le plus possible de mener une green life, par exemple en triant mes déchets à la maison ».

Un petit geste qui n’est pas encore familier pour beaucoup de citoyens. En cause probablement, le manque de sensibilisation et les longues distances à parcourir pour rejoindre un point de collecte. La Fondation de Bel-Ombre, qui a besoin de grosses quantités de bouteilles en verre et en plastique a donc choisi de travailler avec les six hôtels de la région, plutôt qu’avec les ménages dans un premier temps.

« Ce mois-ci, nous allons lancer la collecte du plastique et du verre dans les villages des alentours (Rivière des Galets, Chamarel, Bel Ombre et Baie du cap). En fonction du volume ramassé, nous verrons à quelle périodicité organisé un transport », explique Elzette Balgobin, manager de La Fondation de Bel-Ombre

Débouchés

Pour les matières produites, à savoir les granulés de verre de différentes couleurs et les flocons de plastique PET, les débouchés ne manquent pas. « Le plastique PET est revendu et exporté vers l’Afrique du Sud. Pour le verre, nous avons identifié plusieurs marchés. Les granulés peuvent être utilisés dans les filtres de piscine, dans le nettoyage des bâtiments par projection (à la place du sable), dans les décors intérieurs et extérieurs et en remplacement du macadam des routes pour un revêtement antidérapant et drainant », précise Elzette Balgobin.

Pour l’instant, comme l’unité de recyclage ne produit pas encore de gros volumes, tous ces marchés n’ont pas encore été approchés. Actuellement, une machine pile 400 kg de verre par jour et l’autre broie 250 kg de flocons de plastique. Mais la cadence pourrait augmenter, si des quantités plus importantes de déchets étaient collectées.

D’après Elzette Balgobin, « l’objectif du Plankton est qu’il rapporte au moins rs 650.000 par an pour qu’il s’autofinance l’année prochaine. Ensuite, si le Plankton fait des profits, nous prévoyons de les réinvestir dans d’autres projets de la Fondation de Bel-Ombre ». Des projets verts sans doute !

• Fondation de Bel Ombre tel : 622.8652 

Le processus étape par étape

Deux fois par semaine, le plastique et le verre sont collectés dans les 6 hôtels de la région et débarqués dans le « cimetière de bouteilles ». Pour décoller les étiquettes, les bouteilles sont plongées pendant une semaine dans un bassin d’eau, sans produits chimiques. Elles sont ensuite triées selon la couleur du verre (vert, blanc, bleu…)
A la main, les bouteilles sont placées dans la grinding machine pour le verre et la shredding machine pour débiter les flocons de plastiques PET.

Les granulés de verre sont ensuite tamisés et séparés selon trois calibres.
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Stop aux assiettes en plastique !

Des assiettes en feuilles de palmistes naturelles, réutilisables et  supportant un passage au four à micro-ondes, c’est ce que propose la coopérative Outgrowing. Avec en prime un look très esthétique, sans vernis ni peinture !

Ce projet sponsorisé par la Fondation de Bel-Ombre et l’organisme international pour la migration à hauteur de rs 500.000 au total, a bénéficié à cinq femmes de Rivière des Galets.

«Comme ce village subit fréquemment les raz-de-marée, certains habitants de ce village seront sans doute amenés un jour à déménager plus loin de la côte. Or, beaucoup vivent de la pêche. Pour permettre à ces familles d’avoir accès à un revenu complémentaire, la Fondation de Bel-Ombre a soutenu ce projet de fabrication d’assiettes en feuilles de palmiste », précise Elzette Balgobin, manager de la Fondation de Bel-Ombre.

La coopérative fonctionne depuis 6 mois et emploie aujourd’hui 5 femmes à temps plein. Aujourd’hui, les ventes rapportent environ rs 20.000 par mois. Pour soutenir ce projet, les clients peuvent acquérir ces assiettes dans les supermarchés Winner’s à Rose-Hill, Rose-Belle, Forest-Side, Vacoas et Chemin Grenier.

La coopérative Outgrowing prend aussi les commandes et lance un appel spécialement aux hôtels.

• Outgrowing tel : 716 5109 outgrowingLtd@gmail.com

Petits gestes écolo et solidaires/engagés/généreux

Pour découvrir toutes les adresses des associations qui collectent des objets de seconde main, quelques clics suffisent sur le site internet www.ACTogether.mu (Rubrique Infos utiles et collectes). Quelques exemples…

Les bouchons

Pour 4 bouchons en plastique collectés, l’école spécialisée La Courte Echelle du Nord reçoit une roupie, grâce à un partenariat entre l’Ecole du Nord qui récolte les bouchons en plastique et la société Power Plastic Ltd qui les rachète pour les recycler. 

Au total, 464 kg de bouchons ont été collectés cette année, notamment par les élèves de l’école du Nord, soit 232 000 bouchons. Sachant qu’en moyenne 500 bouchons pèse 1 kilo.

Cette initiative lancée par l’Ecole du Nord en 2011 pour promouvoir l’écologie et la solidarité parmi les élèves a remporté un franc succès. Au total, l’Ecole du Nord a déjà versé rs 58.000  à La Courte Echelle.

Pour cette association, ce coup de pouce financier est toujours le bienvenu. La scolarité et le suivi individualisé d’un élève souffrant de handicap mental revenant environ à rs 11.000 par mois à l’association. Mais les parents ne peuvent contribuer qu’en partie aux frais de scolarité. L’association est donc toujours à la recherche de nouvelles sources de financement pour joindre les deux bouts.

La collecte de bouchons en plastique reprendra à la rentrée de septembre, le public sera alors invité à rapporter les bouchons à l’Ecole du Nord ou à La Courte Echelle à Mapou. Un appel à dons pour subventionner l’action sera également lancé.

Les bouteilles en plastique

La Fondation pour l’enfance Terre de Paix à Camp Créole à Albion met à disposition du public une benne pour collecter les bouteilles en plastique (bouteilles d’eau, boissons gazeuses). Le fruit de la collecte est ensuite revendu au poids à l’entreprise Polypet, à rs. 10 le kilo. Depuis le lancement de cette collecte en 2010, l’association a reçu  rs 8 328.

Grâce à ses propres levées de fonds, la Fondation pour l’enfance arrive à couvrir 15 % de son budget, qui s’élève au total à rs 11 million par an. Le reste étant financé par l’Etat à hauteur de 30% et par les entreprises au titre des contributions CSR (Corporate Social Responsibility).

Et l’association n’en finit pas d’année en année d’étendre son champ d’action : centre de formation pour les adolescents en échec scolaire, structures résidentielles pour les enfants placés par la Child Development Unit, centre d’éveil (garderie et école pré-primaire), projet de poules-pondeuses et d’élevage des canards au sein des familles de la communauté, day-care centre pour les enfants des détenues de la prison de Beau-Bassin… Dernier né des projets : un jardin d’éveil dont l’ouverture au public est prévu prochainement.

• http://terredepaix.org tel : 238.4196

Le papier et les ordinateurs

Dynamique pour lever des fonds par ses propres moyens, la Fondation Georges Charles a gagné rs 500.000 en 2 ans, en démontant des ordinateurs hors d’usage ! 

Cette mission remplie par des adultes souffrant de handicaps mentaux contribue en partie au financement de l’école pour enfants handicapés, située dans le même centre, à Pointe-aux-Sables.

Dernièrement La Fondation Georges Charles s’est lancée dans une nouvelle activité : la collecte de papier usagé et de magazines, qu’elle revend au poids, en ballots, à une société de recyclage, à Arsenal. Avis aux entreprises et aux particuliers pour des dons en nature.

• Tel : 234.1603

Les boites d’œufs en carton

Lors du mois de sensibilisation « Octobre rose » pour la prévention du cancer du sein, les ateliers créatifs de l’association Link to life proposeront leurs produits au public. Ces ateliers visent deux objectifs : maintenir le moral des patientes qui se retrouvent chaque semaine pour des sessions d’art thérapie et rapporter de l’argent à l’association.

Link to life finançant par exemple le transport vers l’hôpital pour les personnes les plus démunies, les perruques, les prothèses mammaires… Mais aussi des services comme le dépistage gratuit du cancer du sein et de l’utérus et les groupes de paroles pour les malades atteints du cancer.

L’association lance donc un appel au public pour collecter des boites d’œufs vides en carton, qui seront utilisés lors des ateliers créatifs.

• Merci de déposer les boites d’œufs en carton dans un des centres de Link to Life :

13 Britannia Park à Vacoas  Tél 686 0666 ou Route Royale Mon Goût Pamplemousses
Tél 243 9593