L''''ancien Premier ministre britannique Tony Blair s''est engagé mardi dans la campagne pour les prochaines législatives afin d''aider son successeur Gordon Brown à prolonger une séquence ininterrompue sans précédent de 13 ans de pouvoir travailliste.

Depuis 1997, Blair a conduit par trois fois le Labour à la victoire, avant de démissionner en 2007 à mi-mandat pour laisser la place à son chancelier de l''Echiquier, aujourd''hui devancé par les Tories dans les sondages.

A quelques semaines d''une élection qui doit avoir lieu avant la fin juin et devrait se dérouler le 6 mai, les études d''opinion donnent à penser qu''aucune majorité absolue ne se dégagera des urnes, ce qui pourrait permettre à Brown, qui ne possède pas le charisme de Blair, de se maintenir au pouvoir.

Mais enrôler Blair dans les dernières semaines de campagne risque de s''avérer une stratégie à double tranchant pour les travaillistes, dont l''électorat continue à tenir rigueur à l''ancien Premier ministre de l''intervention britannique en Irak.

De retour mardi dans sa circoncription de Sedgefield, dans le nord-est de l''Angleterre, qu''il a représentée au parlement pendant 24 ans, Blair s''est félicité de la gestion de la crise économique et financière mondiale par son successeur, dont il a loué "l''expérience, le jugement et l''audace".

"Cela demandait du leadership et Gordon Brown l''a fourni", a-t-il déclaré à des militants enthousiastes réunis au club local du Labour. Brown, qui mise sur sa gestion de la crise pour être reconduit à la tête du gouvernement, est attaqué par les Tories sur la question du déficit public qu''il a creusé.

Lorsqu''il a quitté le club travailliste de Sedgefield, une petite foule de protestataires est venu rappeler à Blair son aventure irakienne en brandissant des pancartes le traitant de "menteur" et de "criminel de guerre".

Mais, selon Andrew Hawkins, de l''institut de sondage ComRes, l''intervention de Blair pourrait in fine s''avérer payante pour le Labour si elle contribue à compenser l''absence de charisme de Brown et à ramener dans son giron des électeurs travaillistes désabusés.

(Source : Reuters)