L''''opposition thaïlandaise a déclaré mercredi qu''elle allait rassembler tous ses partisans dans un quartier commerçant de Bangkok pour préparer le "champ de bataille final" contre les autorités.

Les "chemises rouges" avaient renoncé plus tôt à leur projet de marcher en direction de la base militaire où s''est replié le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, dont l''opposition réclame la démission immédiate.

"Nous allons utiliser le quartier de Rachaprasong comme champ de bataille final pour renverser le gouvernement", a déclaré Nattawut Saikua, l''un des dirigeants du mouvement, à la presse. "Il n''y aura plus de négociations, plus de discussions."

Les "chemises rouges" tenaient jusqu''alors deux endroits de la capitale. "Nous avons coalisé nos forces, pour des raisons de sécurité, pour empêcher le gouvernement de recourir à la force afin de nous disperser de nouveau", a dit Nattawut.

Cela signifie que l''opposition abandonne le site qu''elle tenait dans le quartier de Phan Pah, près du siège du gouvernement.
Parallèlement, le gouvernement a promis de pourchasser les "terroristes" qu''il juge responsables des plus graves violences politiques dans le pays depuis 1992.

Le bilan des affrontements de samedi dernier entre opposants et forces de sécurité s''est alourdi à 23 morts, avec le décès de deux personnes - un soldat et un manifestant.

Le Parti démocrate menacé de dissolution

Les "chemises rouges" avaient menacé de marcher mercredi en direction de la caserne où le Premier ministre s''est installé, mais ils ont abandonné ce projet, qui coïncidait avec les festivités du nouvel an thaï.

"Nous restons sur les principaux sites de protestation pendant songkran (nouvel an thaï). Nous déciderons après les fêtes de la marche à suivre pour intensifier les manifestations, si Abhisit s''entête", a déclaré Weng Tojirakan, un autre dirigeant des "chemises rouges".

Les fêtes du nouvel an durent jusqu''à jeudi, et la Bourse de Bangkok doit rouvrir vendredi, après avoir enregistré en début de semaine une chute, conséquence des affrontements de samedi dernier entre manifestants et forces de sécurité, qui ont également fait plus de 800 blessés.

Le vice-Premier ministre Suthep Thuagsuban a ordonné mardi à la police de rechercher les "terroristes" responsables, aux yeux du gouvernement, des violences.

"Nous ne pouvons pas laisser les terroristes circuler librement dans le pays", a-t-il dit. "Nous disposons d''éléments suffisants, à partir de photos et d''enregistrements vidéo, pour identifier ceux qui étaient armés de fusils M-16 et AK-47".

Abhisit, arrivé au pouvoir en 2008, n''aura d''autre choix que de démissionner si la Cour constitutionnelle juge sa formation politique, le Parti démocrate, coupable d''avoir financé des irrégularités électorales.

La Commission électorale, à la surprise générale, a recommandé lundi que le Parti démocrate soit dissous pour avoir financé des irrégularités lors d''élections.

L''affaire est désormais du ressort de la Cour constitutionnelle. Plusieurs mois pourraient toutefois s''écouler avant qu''elle se prononce. Une dissolution frapperait les membres du parti de cinq ans d''inéligibilité.

(Source : Reuters)