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Robocop : Le renouveau a parfois du bon

19 février 2014, 20:00

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Robocop : Le renouveau a parfois du bon

Résumé

 

En l’an 2028, la société OmniCorp, un puissant conglomérat industriel,a créé le « robot soldat », une arme d’une redoutable efficacité. Elle en a vendu plusieurs milliers d’exemplaires à l’armée américaine qui les déploie à l’étranger. Dans les villes des États-Unis,l’insécurité a dépassé le point critique.Et, voulant optimiser ses bénéfices,OmniCorp a bien songé à vendre son produit phare à la police. Mais la loi l’interdit et l’opinion publique est résolument contre l’utilisation de ces armes sur le sol américain. Afin de contourner la législation et de rendre son produit plus vendable auprès du public, le département marketing d’OmniCorp décide alors de combiner un«robot soldat» et un être humain dont le cerveau aura été rendu programmable grâce à la technologie. Le choix de la société OmniCorp se porte sur Alex Murphy, un policier gravement mutilé et en état de mort clinique, suite à l’explosion d’une bombe…

> La bande-annonce officielle du film

 

 

La note : 7.5/10

 

Si vous vous attendez à revoir le RoboCop de Verhoeven, le film d’action hyper violent qui critiquait la société de manière à peine voilée, passez votre chemin. Le reboot de José Padilha n’est pas pour vous. En effet, le réalisateur brésilien, à qui l’on doit notamment Troupe d’Elite, a voulu faire un film d’action radicalement moderne qui ne garde que l’essence de l’original. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.

 

Trop souvent, le reboot d’un film à succès essaie d’être la copie carbone de l’original, avec de meilleurs effets spéciaux, car les réalisateurs, scénaristes et acteurs ont du mal à mettre leur empreinte sur une histoire et des personnages qui sont souvent déjà cultes. Heureusement, tel n’est pas le cas ici. La grosse majorité des personnages ont été créés, ou étoffés, pour les besoins du nouveau film, ce qui permet à l’acteur jouant le rôle de mettre sa patte dessus. Samuel L. Jackson et Micheal Keaton sont particulièrement efficaces dans ce registre, avec des personnages détestables et fascinants à la fois.

 

Gary Oldman est aussi très convaincant en médecin ambitieux prêt à presque tout pour faire avancer la science ; une sorte de Frankenstein des temps modernes. Mais la performance la plus remarquable est sans conteste celle de Joel Kinnaman, qui joue Alex Murphy/ RoboCop. Enfermé dans une armure de métal, l’acteur suédois (s’il n’est pas très connu à Hollywood, c’est une superstar en Suède) ne peut réellement utiliser que son visage et sa voix, et il s’en sort magistralement. Son désespoir, sa colère, son impuissance permettent d’humaniser cette boîte de métal et ce film, en lui donnant une profondeur et une émotion étonnantes. On sent réellement la détresse de cet homme enfermé dans un corps qui n’est pas le sien.

 

Les personnages ne sont les seules différences entre l’original et ce reboot. Si le film de Verhoeven décrivait et critiquait les travers de la société des années 80 en présentant un avenir dystopique où tous ces travers seraient décuplés, Padilha brosse, lui, un portrait efficace de la société américaine moderne et de ses défauts. L’utilisation de drones et de robots de combat, la pacification de régions à risque au Moyen-Orient, l’omniprésence des médias et leur parti pris, la corruption des systèmes de justice et politiques, ou encore les lobbies et la puissance des multinationales (et de leurs patrons) qui se croient tout permis. Mais le souci, c’est qu’il se contente d’esquisser ce portrait dans les grandes lignes, sans trop entrer dans les détails, de peur, sans doute, de tomber dans la controverse. Ces thèmes sont ainsi sous-exploités et ce qui aurait pu être une grande force de ce film en devient une de ses faiblesses. Ses autres points faibles sont son scénario on ne peut plus linéaire et une place trop importante accordée au personnage de Clara Murphy, la femme du héros, qui ne sert pas à grand-chose au final.

 

Mais là où le film excelle, c’est dans l’action. Les séquences d’action sont dynamiques, fluides et particulièrement réussies. La séquence d’ouverture, par exemple, est grandiose dans sa réalisation et son timing, sans surprise, mais efficace. Une allégorie pour tout ce film, en fait. Sans surprise, mais efficace. À voir pour les fans de films d’action et de bons divertissements.

 

Fiche technique

 

Genre : Action, science-fiction

Durée : 2h01

De : José Padilha

Avec : Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton, Abby Cornish, Jackie Earl Haley, Samuel L. Jackson, Jay Baruchel

Salles : Star La Croisette, Bagatelle, Caudan

Les horaires >

 

 

 

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