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Pékin résolument opposé à une rencontre Obama-dalaï-lama
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Pékin résolument opposé à une rencontre Obama-dalaï-lama

La Chine a mis en garde les Etats-Unis mercredi quant aux conséquences néfastes sur leurs relations d''''une rencontre entre Barack Obama et le dalaï-lama, mais sans parler pour l''heure de représailles.
La Maison blanche a confirmé mardi que le président américain rencontrerait le chef spirituel en exil des Tibétains lors d''une visite de ce dernier aux Etats-Unis, déplacement qui pourrait avoir lieu dès ce mois-ci.
L''irritation manifeste de la Chine traduit la tension de plus en plus forte entre Pékin et Washington, qui a été ravivée par le projet américain de vente d''armes à Taiwan pour un montant de 6,4 milliards de dollars.
Le président Hu Jintao a lui-même demandé à Barack Obama de renoncer à rencontrer le dalaï-lama que les autorités chinoises considèrent comme un "séparatiste", souligne le ministère chinois des Affaires étrangères sur son site internet.
 Le gouvernement chinois "s''oppose résolument à un contact entre le leader des Etats-Unis et le dalaï-lama sous quelque prétexte que ce soit et quelque forme que ce soit", déclare le porte-parole de la diplomatie chinoise, Ma Zhaoxu.
Lors du sommet qui les a réunis en novembre dans la capitale chinoise, Hu a expliqué à Obama "la position stricte de la Chine de s''opposer résolument à la rencontre de tout chef de gouvernement ou responsable avec le dalaï-lama", précise-t-il.
"Nous exhortons les Etats-Unis à pleinement saisir l''extrême sensibilité du problème tibétain, à aborder avec prudence et à-propos les questions qui y sont afférentes et à éviter de dégrader un peu plus les relations sino-américaines", ajoute Ma.
La vive réaction de Pékin était prévisible, comme était attendue de longue date la confirmation par la Maison blanche d''une rencontre entre Obama et le dalaï-lama.
Mais cette réaction s''inscrit dans une période de tensions renouvelées, nourries notamment par les contentieux sur les changes, le protectionnisme et les libertés sur internet.
Les ventes d''armes à Taiwan s''y sont ajoutées et risquent de tourner au conflit ouvert dans la mesure où l''île veut acquérir davantage d''armes et d''équipements de technologie plus avancée que ne le prévoit le projet actuel. Taipeh veut notamment obtenir le plus vite possible des chasseurs F-16 et des sous-marins.
Sommet annulé et boycotts
Avec les ans, Pékin durcit le ton dans son opposition aux rencontres entre les dirigeants étrangers et le dalaï-lama, une question sensible pour les Chinois qui y voient une ingérence dans un problème intérieur.
Aux incidents contre la domination chinoise au Tibet qui avaient émaillé le parcours de la flamme olympique à Paris ou Londres en 2008, avant les Jeux de Pékin, les Chinois avaient répliqué par des manifestations, à l''étranger ou sur leur sol, et par un appel au boycott des produits français.
La Chine avait ensuite annulé un sommet avec l''Union européenne parce que Nicolas Sarkozy refusait d''annuler une rencontre avec le chef spirituel tibétain alors que la France assurait la présidence tournante de l''UE. De nouveaux appels au boycottage des produits français s''étaient fait entendre. Malgré ces précédents, Washington semble insensible aux mises en garde. "Le président (Obama) a dit aux dirigeants chinois lors de sa visite l''an dernier qu''il rencontrerait le dalaï-lama et il a l''intention de le faire", a dit à la presse Bill Burton, porte-parole de la Maison blanche.
"Nous attendons de notre relation avec la Chine qu''elle soit assez mature pour collaborer sur les sujets de préoccupation communs comme le climat, l''économie mondiale et la non prolifération, et pour débattre avec sincérité et franchise de ceux sur lesquels nous ne sommes pas d''accord", a-t-il ajouté.
Tout comme il reconnaît "une seule Chine" et dit ne pas soutenir de vélléités séparatistes à Taiwan, Washington considère le Tibet comme une partie inaliénable de la Chine et plaide seulement pour un dialogue sur l''avenir de la région.
Les prédécesseurs d''Obama ont rencontré le dalaï-lama et n''ont subi pour toutes représailles que des critiques verbales.
Mais pour Yuan Peng, directeur des études américaines à l''Institut chinois des relations internationales contemporaines, il pourrait en aller différemment cette fois.
"La Chine veut changer les règles du jeu", a-t-il dit au journal chinois Global Times. "Bien que les Etats-Unis aient déjà vendu des armes à Taiwan et rencontré le dalaï-lama et que nous ayons alors fulminé contre les Etats-Unis, cette fois il y aura de vraies imprécations et représailles."
(Source : Reuters)
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