Lors du passage du cyclone Bejisa, l’eau de mer a atteint les chaises et tables des restaurants sur l’esplanade du Port-Louis Waterfront. Et d’aucuns s’interrogent.  Y a-t-il des risques d’inondation?

Une partie de l’esplanade baignée par l’eau de mer… Tel était le spectacle qu’offrait le Port-Louis Waterfront, pendant le passage du cyclone Bejisa, le 2 janvier. Une situation qui suscite de nombreuses questions, ainsi que des craintes. Y a-t-il des risques d’inondation ?

«Les risques d’inondation sont minimes, mais existent», explique un officiel au sein du National Disaster Committee. D’ajouter que «dans le cas d’inondation au Caudan, il y a un plan d’action déjà établi». Ainsi, si le niveau d’eau monte, «les tunnels seront fermés pour plus de sécurité», fait comprendre cet officiel. Ce plan d’action, poursuit-il, est revu sur une base régulière en fonction des différents scénarios qui se présentent.

Autre question : comment l’eau de mer a-t-elle pu atteindre l’esplanade ? Selon un géologue, cela ne serait pas dû à une augmentation du niveau de la mer, mais «en particulier à la houle». «L’eau n’ayant pas d’autres endroits d’évacuation, la vague s’écrase contre l’esplanade.» Il fait ressortir que ces vagues peuvent atteindre trois mètres de hauteur, d’autant plus que Bejisa avait des vents violents provoquant une forte houle. «La vitesse du vent était d’au moins 120 km/h, ce qui résulte en la formation de grosses vagues qui déferlent sur l’esplanade», dit- il.

Effectivement, l’eau de mer a atteint les chaises et tables des restaurants se trouvant sur l’esplanade du Port-Louis Waterfront. «Quand la houle s’écrase contre l’esplanade, l’eau montera forcément, poussée par la force hydraulique. Cette énergie fait que l’eau arrive à la hauteur en question», avance le géologue. Il précise que la houle déferlant sur l’esplanade n’est pas due à la quantité de pluie, mais en particulier à la vitesse du vent. «Cette partie reste en hauteur, mais l’hôtel Le Suffren et la région de Bain-des-Dames sont, eux, concernés. N’étant pas en hauteur, ils peuvent être touchés par des inondations», prévient l’expert.

Du côté de la State Property Development Corporation, le Chairman Richard Duval explique que la houle atteignant l’esplanade lors d’un cyclone n’est pas un phénomène nouveau. «Nous avons également constaté qu’à plusieurs endroits, les fondations sont usées. Nous avons déjà fait une demande en vue d’obtenir des fonds pour procéder à une rénovation. Mais jusqu’à présent, rien n’a été fait», dit-il.