Un premier scanner corporel censé améliorer les capacités de contrôle dans les aéroports a été mis en service lundi en France à titre expérimental à Roissy-Charles de Gaulle pour les vols vers les Etats-Unis.

Cet équipement, qui permet de "mettre à nu" sur écran les passagers, fait son apparition en raison d''''une tentative manquée d''attentat contre un vol Amsterdam-Detroit avec 300 passagers à bord le jour de Noël. Un présumé militant islamiste avait tenté de mettre à feu des substances explosives collées sur son corps.

Le passage dans le scanner, une cabine transparente reliée à des écrans situés dans une salle placée à distance, est facultatif pour l''instant.

Il ne remplace pas les portiques et fouilles habituelles mais s''y ajoute. Cette expérience censée durer plusieurs mois est menée sur initiative du gouvernement.

La Ligue des droits de l''homme a fait remarquer que cette mesure n''était formellement pas légale, puisqu''elle vient d''être votée en première lecture la semaine dernière à l''Assemblée et qu''elle doit encore être examinée au Sénat puis promulguée.
"Les gouvernants continuent ainsi à afficher sans complexe le peu de considération qu''ils éprouvent à l''égard de la représentation nationale", dit-elle dans un communiqué.

L''association considère que la technique porte atteinte à l''intimité et à la vie privée et appelle à "la plus extrême vigilance". Elle remarque que ses modalités d''application sont renvoyées à un décret en Conseil d''Etat.

A Roissy, les femmes ne peuvent être vues sur écran que par des femmes, et les hommes par des hommes, assure-t-on à l''aéroport. Le personnel ne pourra en principe jamais mettre en correspondance l''image dénudée avec la personne réelle.
De tels équipements, censés pouvoir détecter des substances qui passent sans encombre sous les portiques et à la fouille, sont déjà en service à Amsterdam, Londres-Heathrow, Moscou et aux Etats-Unis notamment. Ils sont appelés à se développer notamment à la demande des autorités américaines.

(Source : Reuters)