Publicité

Malavita : Une suite des Affranchis à la sauce Besson…

30 novembre 2013, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Malavita : Une suite des Affranchis à la sauce Besson…

RÉSUMÉ

 

Fred Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie. Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien…

 

LA NOTE : 7/10

Les affranchis, film culte de Martin Scorsese sorti en 1990, retrace la montée et la chute d’associés de la famille Lucchese, de 1955 aux années 80. À la fin du film, le personnage principal trahit ses associés en témoignant pour le FBI afin de sauver sa vie et celle de sa famille. Malavita agit comme une suite spirituelle de ce film, retraçant cette fois les tribulations d’une famille ayant un vécu similaire alors qu’elle se cache dans un petit village français. Sauf que cette fois, le réalisateur est Luc Besson et son objectif n’est pas du tout de dresser le portrait réaliste d’un mafieux repenti, mais plutôt d’utiliser ce cliché (et plein d’autres) au service d’une comédie d’action. Et le résultat est plutôt réussi.

 

Les liens entre Malavita et Les affranchis ne s’arrêtentpas au scénario : Scorsese est l’un des producteurs du film de Besson, deux des personnages regardent Les affranchis pendant le film (sans blague !) et, surtout,c’est Robert de Niro (qui jouait un des Affranchis) qui y campe le rôle principal.Sauf que le personnage de De Niro est à mille lieux de celui qu’il incarnait dans le film de Scorsese : il joueici un homme en retard sur son temps et en décalage total avec son milieu.

Ses habitudes de caïd américain cadrent mal avec la vie d’un petit village français, ce qui donne lieu à des situations comiques auxquelles il fait face avec une nonchalance particulièrement efficace.

 

Jamais dans l’excès, De Niro donne juste assez de vie au personnage pour s’élever un poil au-dessus du cliché, tout en restant intéressant. Face à lui, Michelle Pfeiffer est magistrale. La femme fatale de Scarface a vieilli, mais elle joue avec brio une ancienne «trophy wife» un brin hystérique, sa complicité avec De Niro rendant vite son personnage attachant.

 

Néanmoins, la vraie révélation du film est John D’Leo, qui joue leur fils ; il est effrayant et fascinant en mafieux en herbe. Tommy Lee Jones, qui incarne un agent du FBI, et Dianna Agron, qui joue la fille de De Niro et Pfeiffer, se contentent, eux, du strict minimum. Côté réalisation, Besson ne révolutionne pas le genre et reste même plutôt classique. Le meilleur moment du film est sans doute le troisième, un règlement de comptes à l’arme de guerre en pleine nuit, dans un petit village français, qui plus est. Totalement originale, amusante et intense, la séquence est sans doute la mieux réalisée de tout le film et dure malheureusement trop peu de temps.

Mais la grosse lacune du film se situe au niveau de son scénario. Les personnages sont une suite de clichés et, pire pour un film réalisé par un Français et tourné en France, il est bourré des plus gros clichés sur ce pays : le village est peuplé de péquenauds boutonneux, suffisants, xénophobes et stupides qui ne servent que de marchepieds aux Américains.

 

Quoi qu’il en soit, le film reste un bon divertissement. À voir pour les fans de comédies, de films d’action et de divertissements plutôt simples.

 

BIEN

Robert De Niro. John D’Leo en petit mafieux en herbe. Le troisième acte.

MOINS BIEN

Dianna Agron, en ingénue psychopathe. Tommy Lee Jones, sous-utilisé. La surabondance de clichés sur la France.

 

FICHE TECHNIQUE

 

Titre original : The Family

Genre : Action, Comédie

Durée : 1 h 50

De : Luc Besson

Avec : Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Dianna Agron, Tommy Lee Jones, John D’Leo

Salles : Star Bagatelle, Caudan

Publicité