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Le dernier trajet de Nazim Esoof…

3 décembre 2013, 10:46

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Le dernier trajet de Nazim Esoof…

Alors qu’il se trouvait à Shanghai pour des vacances, la mort l’a soudainement et furtivement enlevé un mercredi 20 novembre. Parents, proches, amis et collègues de Nazim Esoof, ex-journaliste de La Sentinelle lui ont rendu un dernier hommage ce mardi 3 décembre.

 

Avec le départ de Nazim Esoof tout juste âgé de 47 ans, la profession perd un de ses journalistes les plus talentueux.  C’est vers les 11 h 30 ce mardi 3 décembre que des dizaines de mains ont lancé de manière solennelle des poignets de graines de la terre rougeâtre du cimetière musulman de Riche-Terre dans la tombe où le cadavre de Nazim Esoof venait d’y être déposé. Et la distance qui séparait la mosquée du cimetière et sa dernière demeure était trop courte pour permettre à ceux qui voulaient lui rendre un dernier hommage de transporter ne serait-ce une seule seconde la structure dans laquelle se trouvait le corps du défunt.

 

La dernière journée de Nazim Esoof sur le territoire a été vraiment d’une breveté déconcertante. C’est vers les 7 h 50 que la dépouille retenue depuis le mercredi 20 novembre au Baoxing Funeral Hall, Shanghai, est arrivée à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam. Outre les parents et les proches de Nazim, ses amis de toujours se sont rendus à Plaisance pour récupérer ce que la mort a laissé comme preuve du passage de Nazim sur la terre.

 

La dépouille a été ensuite transportée à la mosquée de Plaine Magnien où une prière a été dite en l’honneur du défunt. Ensuite, le cortège s’est rendu à la maison familiale des Esoof à Curepipe. Une petite foule l’y attendait déjà depuis le matin.

 

Rarement aura-t-on vu un être humain entraînant un tel élan de solidarité. Ses amis n'ont, en effet, pas ménagé leurs efforts pour rapatrier son corps. Il faut souligner la solidarité et à la générosité d'une poignée d'étudiants mauriciens à Shanghai, sans qui les procédures administratives en Chine se seraient éternisées. Clemn Wun Sek Law, en particulier, s'est porté volontaire pour représenter la famille de Nazim à Shanghai. Lui, qui ne connaissait pourtant pas Nazim, a pris sur son temps de travail à l'hôpital où il fait son internat pour remplir les formalités entourant le rapatriement.

 

Les nombreux amis de Nazim étaient à ses côtés même si son corps se trouvait à des milliers de kilomètres de sa maison. Ludovic Agathe et Gilles Ribouet ont fait le déplacement jusqu’en Chine pour récupérer le corps et le ramener à la maison. Jean-Yves Chavrimootoo qui ne quittait pas Nazim d’une semelle à La Sentinelle était au four et au moulin. C’est lui qui, la gorge serrée, a eu la délicate tâche d’annoncer la triste nouvelle un jeudi 21 novembre alors que le briefing de l’après-midi battait son plein.

 

«Je suis reconnaissant à La Sentinelle pour n’avoir épargné aucun effort pour me permettre d’être aux côtés de la famille de Nazim depuis l’annonce de sa mort jusqu’à ce jour», confie Jean-Yves Chavrimootoo.  Mais, au moment de donner un dernier témoignage pour son ami de toujours, il a préféré s’éloigner de toute idée de dire adieu à un ami qu’il a refusé de céder à la réalité de la mort.

 

Surmontant ses émotions, c’est dans le royaume des mots qu’Eric Dorasamy évoque la disparition soudaine de Nazim. «Il était amoureux de la vie, amoureux des gens. Il était un altruiste dans l’âme. Un géant minuscule. Sa force tranquille, c’était sa plus grande qualité. Nul n’est irremplaçable dit-on. Nazim l’est. Il n’est pas un ami avec un grand A. Cela est vide de sens. C’était un ami. Un vrai. Il y avait tellement d’amour en lui que cela l’a presqu’étouffé.»

 

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