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L’indifférence

2 décembre 2012, 20:00

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Ils ont été sevrés d’élections villageoises depuis sept ans, mais n’ont pas jugé utile de se déplacer dimanche dernier pour choisir ceux à qui confier la gestion de leur quartier.  C’est du moins l’attitude adoptée par un électeur villageois sur deux habilités à se prononcer lors du scrutin du dimanche 2 décembre.  Une moyenne légèrement inférieure à celle enregistrée le 5 décembre 2005.

Y a-t-il de quoi s’étonner?  Pas si sûr, quand on connaît le peu d’importance accordée aux conseils de village.  En effet, rien ne se fait dans un village sans la bénédiction du conseil de district.  Du ramassage d’ordures à l’asphaltage de la plus étroite ruelle, sans parler des patentes et autres permis requis par les opérateurs économiques.  Et rien non plus ne se passe sans l’apport financier du conseil de district.

Je ne sais comment cela se passe ailleurs, mais cela fait une bonne quarantaine d’années que j’habite le même village.  Je me fais toujours un devoir de voter à chaque consultation villageoise.  Mais je n’ai jamais eu le privilège de rencontrer le président de mon conseil de village.  Je ne sais pas non plus si cette instance dispose d’un siège.  Je n’ai jamais su quand et où ces élus villageois se réunissent et de quoi ils discutent.  Je ne suis malheureusement pas le seul à ne pas savoir ce qui se passe dans ce domaine.  C’est du moins ce qu’il m’a été donné de comprendre dans mon entourage après un mini sondage effectué, ce dimanche, et de manière profane.

Or, selon les informations officielles, le nombre de Village Council Areas a augmenté par rapport à 2005.  J’ai cependant peine à comprendre cette logique de parcellisation à l’ère où de par le monde, les organisations internationales encouragent les peuples à se regrouper.  L’Union européenne n’a cessé de s’élargir depuis l’entrée en vigueur du Traité de Rome, en 1958.  Plusieurs blocs régionaux ont ensuite été institués dans le but de mettre les ressources, tant financières qu’humaines, en commun pour être exploitées de manières plus rationnelles.  Or, ici, l’on s’amuse à saucissonner des régions, sous prétexte que le salut réside dans la proximité, même si les administrations régionales ne sont, somme toute, que des coquilles vides.

Comment ensuite s’étonner devant l’indifférence affichée dimanche dernier par un électeur villageois sur deux…

 

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