Publicité

Journée de lutte contre le sida: Karen et Anne parlent de leur séropositivité

30 novembre 2009, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Journée de lutte contre le sida: Karen et Anne parlent de leur séropositivité

Dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale de la Lutte contre le Sida, en ce 1er décembre, elles racontent comment elles ont contracté le VIH, l’ont appris et vivent avec lui au quotidien.

Karen et Anne, prénoms d’emprunt, ont souhaité gardé l’anonymat, par peur de possibles répercussions sur leurs proches et elles-mêmes. Si leurs noms sont fictifs, leurs histoires ne le sont pas.

Karen est âgée de 18 ans. Elle vient tout juste de prendre de l’emploi à Port Louis dans l’administration.. Elle sait qu’elle est séropositive depuis 2007.

«J’ai eu des relations sexuelles non-protégées à 16 ans. C’est comme ça que j’ai été contaminée. J’ai appris par des intermédiaires que mon partenaire sexuel avaient eu des relations avec des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) dans le passé», confie Karen.

«Alors, j’ai été faire le test de dépistage. Quand le médecin m’a annoncé le résultat, j’ai fondu en larmes. Heureusement que j’ai été soutenue par ma famille», poursuit-elle.

Il y a deux ans, cette jeune fille était en 5ème année de secondaire, année du School Certificate (SC).

«J’avais déjà payé les frais pour les examens. Mais quand j’ai appris ma séropositivité, j’ai arrêté mes études pendant trois mois. J’ai voulu tout faire plus vite: travailler, m’amuser, faire tout ce que je pensais faire à 25 ans ou 30 ans tout de suite», déclare-t-elle.

Suite à son test de dépistage, l’hôpital lui réfère au centre Bouloux, le seul à l’époque à traiter les séropositifs. Là-bas, elle commence les antirétroviraux (ARV) et rencontre aussi une travailleuse sociale de Prévention Information Lutte contre le Sida (PILS). Puis, à travers cette dernière, elle intègre peu après l’association Vivre +, l’unique réseau de PVVIH à Maurice.

«Je suis aussi repartie à l’école et j’ai réussi mon SC, malgré l’évènement qui venait de bousculer ma vie. Actuellement, je suis en train d’économiser pour poursuivre mes études», affirme-t-elle.

«Depuis que j’ai accepté ma séropositivité, j’essaye d’être indépendante. Je m’affirme, je vis pleinement. J’ai un copain. Cela fait une année que nous sommes ensemble. Il sait que je suis séropositive. Je lui ai informé dès le départ. Comme tous les couples, nous vivons des hauts et des bas. Mais il me comprend», ajoute-t-elle.

Elle confie que son copain et elle privilégient le dialogue. Ils parlent de tout franchement. Ils ont même discuté de l’éventualité d’avoir des enfants ensemble.

Le message de Karen au public:

«Quand les jeunes ont des relations non-protégées, le premier risque auquel ils pensent, c’est que la fille tombe enceinte. Ils ne pensent jamais aux Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ou au sida. Il existe un problème de priorité. Tous ces risques sont éliminés quand on se protège lors des rapports. De plus, je voudrais dire aux jeunes, qui savent qu’ils sont séropositifs mais qui ne se rendent pas dans les centres pour suivre un traitement parce que leurs parents ne sont pas au courant ou par peur du regard de la société, qu’ils peuvent trouver de l’aide chez PILS.»

Anne est âgée de 54 ans. 

 

Publicité