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Hépatite C : Soigner les personnes co-infectées
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Hépatite C : Soigner les personnes co-infectées

Un collectif d’ONG, réunissant le Centre Idrice Goomany, CUT, PILS, AILES, Kinouete, Tan nou la voi, Chrysalide, Lacaz A, Help De-Addiction centre, Vivre +, aspire à ce que les personnes co-infectées par le VIH et l’hépatite C bénéficient d’un traitement gratuit pour l’hépatite C. Leurs arguments.
Samad Dulloo, «Team Leader» du Centre Idrice Goomany
«Nous lançons un appel sur une base humanitaire pour que les personnes vivant avec le VIH, qui développent en plus une maladie chronique à cause de l’hépatite C, puissent bénéficier d’un traitement gratuit. Nous revendiquons le droit à la santé pour tous. Aujourd’hui, le ministère de la Santé ne laisse pas les fumeurs mourir du cancer du poumon à cause du coût du traitement ; alors pourquoi laisser les ex-usagers de drogue mourir d’hépatite C ? Ces personnes, qui ont fait des efforts pour sortir de la drogue sont capables d’être utiles à leurs familles et à la société. C’est injuste de ne pas les soigner !»
Nicolas Ritter, directeur de PILS
«Une mono infection à l’hépatite C peut mettre 20 ans avant d’attaquer le foie, alors que chez les patients co-infectés (VIH et hépatite C) plus vulnérables, ce processus est accéléré. À Maurice, nous sommes en train d’apporter un bon traitement aux personnes vivant avec le VIH, mais l’accès très restreint aux médicaments et injections pour l’hépatite C impacte le travail que nous menons pour sauver des vies chez les personnes vivant avec le VIH. Elles meurent de la cirrhose du foie, notamment ! Toutes les organisations mondiales de lutte contre le sida ont mis en haut de leur agenda de plaidoyer la question de l’hépatite C et c’est remonté jusqu’aux instances du Global Fundto Fight AIDS, tuberculosisand malaria (le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme). Elles mènent actuellement un projet pilote en Georgie sur l’hépatite C. La possibilité d’intégrer cette maladie dans les aides du Global Fund sera étudiée par un comité technique pour la période 2015-2017. Reste à savoir si Maurice sera éligible et si le gouvernement affichera sa volonté d’attaquer le problème de l’hépatite C ?
De toute façon, avec ou sans l’aide du Global Fund, Maurice a le devoir de communiquer davantage sur la prévention de l’hépatite C, de renforcer les précautions universelles au niveau des services de soin pour éviter la transmission (sachant que l’hépatite est dix fois plus transmissible que le VIH) et de négocier des tarifs intéressants pour le traitement avec les laboratoires.»
Nathalie Rose, coordinatrice du Collectif Urgence Toxida (CUT)
«Des pays ont réussi à négocier des tarifs préférentiels avec les laboratoires, mais il doit y avoir une réelle volonté politique derrière. Il faut aussi que le traitement soit ouvert sans discrimination aux utilisateurs de drogue. L’urgence, aujourd’hui, est de bâtir une stratégie nationale concertée sur l’hépatite C comme cela existe sur le VIH, avec des études épistémologiques, des protocoles, un plan budgétisé et aussi des stratégies de prévention.
Par exemple, l’hépatite C se transmet par les seringues usagées mais aussi par les filtres, les cotons, les cuillères qu’utilisent les personnes qui s’injectent des drogues pour préparer leur dose. Or, la stratégie nationale de réduction des risques, qui comprend le programme d’échange de seringues, ne prévoit pas de donner ce matériel aux usagers de drogues. C’est révoltant, d’autant plus qu’une ligne budgétaire du GlobalFund a déjà été réservée à cet effet !»
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