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France: Succès de la gauche au 1er tour des élections régionales

14 mars 2010, 20:00

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La gauche a signé, le dimanche 14 mars, un succès écrasant aux dépens de la majorité présidentielle au premier tour des élections régionales, marqué par une abstention sans précédent, proche de 54% en France métropolitaine.


Jamais pareille démobilisation n''''avait caractérisé une élection régionale en France. L''abstention avait atteint 37,9% au premier tour du précédent scrutin en 2004, qui s''était soldé par un raz-de-marée de la gauche sur les 26 régions françaises, la droite ne conservant que l''Alsace et la Corse.

La Corse pourrait basculer à gauche et une bataille serrée s''annonce en Alsace, ce qui laisse entrevoir à l''opposition le "grand chelem" espéré.

Le bloc de gauche, avec 50% des suffrages - dont 29,38% au Parti socialiste - s''adjuge un score historique sous la Ve République, alors que la droite parlementaire s''étiole.

Aux régionales de 2004, le bloc de gauche avait recueilli 39,1% des voix contre 33,7% à la droite parlementaire au premier tour. Aux élections européennes de juin 2009, l''UMP s''était placée en tête avec 27,8%, contre 16,48% à la gauche.
L''UMP et ses alliés, des souverainistes du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers à La Gauche moderne de l''ex-socialiste Jean-Marie Bockel, subissent dimanche un désaveu avec un score de 26,18%.

Europe Ecologie, après sa percée aux élections européennes de juin 2009, conforte son statut de troisième force politique du pays avec un score de 12,46%, en deçà toutefois des 16,2% engrangés l''an dernier.

Le Front national, qui comptait se refaire une santé après une série de contre-performances électorales, réussit un score au-delà de ses prévisions avec 11,74% : il est en mesure de jouer les trouble-fête dans 12 régions où il peut provoquer des triangulaires traditionnellement fatales à la droite.

Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, s''adjuge plus de 20% des voix en Provence-Alpes-Côte d''Azur. Au premier tour en 2004, le parti d''extrême droite avait obtenu 14,7%. En 2002, Jean-Marine Le Pen avait accédé au second tour de la présidentielle avec 16,86%, mais il n''avait recueilli que 10,44% à celle de 2007.

Le Front de gauche, alliance entre les communistes et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, réussit à glaner 6% des suffrages. Le baptême du feu du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d''Olivier Besancenot dans une élection nationale - il était présent dans certaines régions aux européennes - est cuisant, avec un faible score aux alentours de 2,5%.
Le Mouvement Démocrate (MoDem) s''effondre sous la barre des 5%, à 4,3%. Son score était de 8,46% aux européennes. Son dirigeant François Bayrou, pour autant, ne renonce pas à son combat.

L''UMP, qui avait misé sur l''union dès le premier tour, en a appelé aux abstentionnistes car elle dispose de très peu de réserves de voix pour le second tour du 21 mars.

Les listes de la majorité sont en tête notamment en Île-de-France, en Franche-Comté, en Auvergne ou dans le Centre mais sont désavantagées arithmétiquement pour le second tour.

La stratégie de la droite, dictée par Nicolas Sarkozy, "n''a pas été payante", estime Brice Teinturier, directeur général adjoint de TNS Sofres.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a appelé les électeurs à "amplifier le mouvement" dimanche prochain pour "faire gagner la gauche rassemblée". La présidente sortante de Poitou-Charentes Ségolène Royal, qui engrange près de 39% des suffrages avec une liste incluant des candidats du Mouvement Démocrate et des Verts, a voulu pour sa part prendre acte d''"un vote sanction sévère" contre "le système Sarkozy qui épuise la France".

Des négociations devaient s''engager dès dimanche soir entre le PS, qui conforte son rôle de leader de l''opposition, et Europe Ecologie. Les listes doivent être déposées mardi avant 18h00 (17h00 GMT).

En Languedoc-Roussillon, l''une des régions-phares du scrutin, la liste divers gauche de Georges Frêche obtient 34,3%, loin devant la liste UMP de Raymond Couderc (19,6%). C''est un fiasco pour la liste d''Hélène Mandroux, investie par le PS contre Georges Frêche, qui est éliminée avec 7,7%.

Le président sortant, vilipendé par le PS pour ses dérapages verbaux, a salué "une prime aux hommes de terrain, non pas aux faux-culs".

En Île-de-France, la liste de la ministre de l''Enseignement supérieur Valérie Pécresse est en tête avec près de 27,8% des voix, devant celle du président socialiste sortant Jean-Paul Huchon (25,3%) et la liste menée par la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot (16,6%).

Sur les huit ministres engagés comme tête de liste dans le scrutin, aucun ne semble en mesure de faire gagner son camp.


(Reuters)

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