Quelle interprétation donner aux listes des candidats alignés mercredi par les deux principales alliances qui s’affrontent dans le cadre des élections municipales du 9 décembre? Bien malin celui qui parvient à décrypter les motivations de ceux qui avaient la responsabilité d’octroyer les investitures aux 180 candidats qui défendront les couleurs des deux groupes respectifs.

 Est-ce le résultat d’une vaste cure de jouvence, ou plus simplement, dans le cas des équipes sortantes, un aveu d’échec et d’encombrante paternité? Toujours est-il que sur les 122 élus de l’Alliance Sociale aux élections du 2 octobre 2005, quatorze seulement sont une nouvelle fois désignés pour défendre le bilan des conseils municipaux sortants. Aucun élu de 2005 de l’Alliance Sociale à Curepipe. Un seul à Quatre Bornes. A Beau-Bassin/Rose-Hill, l’unique rescapé de la majorité sortante, en l’occurrence Jean Daniel Emilien, défendait lors de la dernière confrontation les couleurs de l’alliance MSM/MMM/PMSD. Les bleus avaient alors pour leader Maurice Allet. Comme quoi on peut vendre un bilan tout en camouflant son auteur.

A décortiquer les listes de candidats retenus par les responsables Ptr/PMSD, on serait tenté de croire que les mairies de Vacoas/Phoenix et de la capitale ont moins irrité les chefs. Sept conseillers sortants sont alignés à Vacoas/Phoenix et six à Port-Louis.

Par ailleurs, aucun des cinq maires en poste à la fin du présent mandat, n’a obtenu d’investiture. Pour diverses raisons. En hommage à la vérité, il convient de préciser que les qualifications requises pour être candidat à une élection municipale ne sont plus les mêmes depuis l’adoption de la loi Aimée.

Les équipes alignées par l’alliance menée par les mauves, qui s’alignent pour la première fois en challenger depuis 1977, ne sont pas aussi attrayantes qu’on le prétend. C’est ce qui explique sans doute le peu d’enthousiasme décelé à ce jour chez l’électorat urbain et la crainte exprimée par Paul Bérenger à propos de l’abstentionnisme.