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Elevage de lapins : Outils de réhabilitation

1 novembre 2013, 20:00

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Elevage de lapins : Outils de réhabilitation

Après la cure de désintoxication, le Centre d’accueil de Terre-Rouge projette de se lancer dans la cuniculture comme moyen de réinsertion professionnelle d’ex-patients toxicomanes ou alcooliques. L’appel aux sponsors est lancé.

 

Cela fait plusieurs années que José Ah-Choon, le directeur du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR) caresse l’idée de lancer un projet d’insertion professionnelle. «Il y a des compagnies qui font preuve de compréhensionet nous réfèrent leurs employés afin qu’ils soignent leur addiction,mais d’autres de nos stagiaires en réhabilitation ont perdu leur emploià cause de l’alcool et de la drogue,explique José. Ainsi, je constate que 70 à 75 % de nos résidents se retrouvent sans emploi à la fin de leur séjour à Terre-Rouge qui dure neuf semaines.»

 

Et en raison de leur passé, tous ne sont les bienvenus sur le marché de travail. «Parfois, leur casier judiciaire empêche nos ex-stagiaires, pourtant abstinents,de retrouver un emploi. C’est une double peine qui s’abat sur eux!Pourtant, ce n’est pas faute de frapper aux portes, ensemble…»regrette José.

 

Or, de longues périodes d’oisiveté et de stress sont des facteurs capables de faire replonger un ex-stagiaire dans la toxicomanie ou l’alcoolisme. Une période de chômage a aussi un impact sur sa vie familiale… Un ménage appauvri peut devenir une famille en proie aux problèmes sociaux (échec scolaire des enfants, malnutrition, violence conjugale, etc.). «Pendant le stage résidentiel de neuf semaines, en plus de la thérapie et du programme d’abstinence,nous rétablissons les liens brisés ou meurtris avec la famille», souligne José. C’est, dit-il, vraiment rare qu’un stagiaire n’ait personne pour l’accueillir à l’issue de son passage au CATR. «Par contre,la recherche d’emploi pose vraiment problème. Pourtant nous faisons unsuivi et donnons des conseils à nos ex-résidents avec des rencontres tous les samedis, aussi longtemps qu’ils en ont besoin.»

 

Terrain à bail

 

L’ambassade des États-Unis à Port-Louis a accepté de financer une partie du projet à hauteur de Rs 100 000. Ce qui correspond à l’achat de lapins et de clapiers pour les abriter. Le Groupe Terra a prêté un terrain à bail à Calebasses, avec un bâtiment déjà construit sur place, qu’il faudra toutefois rénover. Reste à trouver un financement pour l’aménagement du terrain, la rénovation du bâtiment et les frais d’exploitation du projet, dont les salaires des trois travailleurs sociaux polyvalents qui ont déjà débuté une formation auprès de l’AgriculturalResearch and Extension Unit(AREU). Le CATR a déposé un projet auprès de l’Union européenne, sous le Decentralized Cooperation Programme.

«Nous remercions l’ambassade des États-Unis, et le Groupe Terra, mais plus que jamais nous sommes à la recherche de sponsors, car avec l’ambassade de États-Unis, il faut d’abord avancer l’argent pour que l’ambassade nous rembourse et ce n’est pas évident d’avoir de telles facilités de trésorerie», précise José.Lorsque ce projet sera lancé,il pourra bénéficier à une douzainede personnes dans un premiertemps.

 

Grâce à un projet financé par la Fondation Nouveau Regard du Groupe CIEL, le CATR a pu faire un meilleur suivi de ses anciens résidents et déterminer qui pourrait bénéficier du projet de cuniculture. «Auparavant une trentaine d’ex-résidents fréquentaient les réunions du samedi pour le suivi,aujourd’hui ils sont entre 75 et100 à être fidèlesà ces rencontres», explique José.

 

Le CATR souhaite aussi qu’une fois les ex-résidents formés à la cuniculture, ils puissent se lancer dans des exploitations à domicile. «L’idée serait alors de travailler en network avec eux,mais que le CATR maîtriserait toujours l’abattage des lapins, selon les normes d’hygiène et leur vente.Nous espérons des débouchés commerciaux avec les hôtels. Nous projetons l’abattage de 10 000 lapins par mois à moyen terme et nous ciblons un revenu mensuel de Rs 135 000», précise José. Un an et demi après son lancement effectif, le projet de cuniculture pourrait s’autofinancer dans le meilleur des cas, si l’exploitation n’est pas touchée par les maladies et si les débouchés commerciaux sont au rendez-vous.

 

«À long terme, nous espérons construire un half-way homesur place. C’est-à-dire que cette exploitation de cuniculture sera une résidence transitoire entre la thérapie au CATR et une réinsertion familiale professionnelle et sociale réussies», conclut José.


L’accueil résidentiel étape par étape

 

Le Centre d’accueil de Terre-Rouge a été fondé en 1986 par Sœur Maude Adam avec le soutien de travailleurs sociaux, dont Kadress Runghen, infirmier de profession, cofondateur du Groupe A de Cassis et aujourd’hui investi dans l’organisation non gouvernementale (ONG) Lakaz A (à la rue St George, à Port-Louis)

 

 

PRISE DE CONTACT AVEC LE RÉSIDENT ET SA FAMILLE : par téléphone(248.7041), suivie d’une rencontre. La personnealcoolique ou/et toxicomane est confrontée à sonproblème d’addiction et aux problèmes connexes.L’écoute permet d’identifier ou pas la volonté chezle patient. Cette volonté est déterminante pourle succès de la période de thérapie résidentielle.

 

• SUIVI MÉDICAL : les patients peuvent consulter le médecin de leur choix, et les médicaments sont achetés par les parents.

 

• PERMANENCE D’ÉCOUTE : deux fois par semaine. Il existe un espace pour se dire, où le patient et ses proches se retrouvent pour évaluer le comportement de chacun, leurs efforts et les progrès.

 

• LE STAGE RÉSIDENTIEL : qui dure neuf semaines, avec de la thérapie (groupe de parole face à face, en groupe, thérapie familiale) avec des animateurs (certains ex-toxicomanes ou alcooliques – il s’agit du traitement des semblables par les semblables). Les activités physiques et thérapeutiques ont aussi une grande place : marche, natation, escalade… L’interaction avec les animateurs lors de ces activités permet aussi de faire émerger la parole… Pendant les neuf semaines, il est aussi question de réinsertion professionnelle, synonyme de réinsertion sociale réussie. La famille est autorisée à rendre visite aux patients résidents les dimanches. Et chaque lundi, une réunion avec les parents est organisée pour faire le point sur le traitement.

 

• LA PHASE DE RÉINSERTION : sociale et professionnelle se fait tous les samedis à travers des rencontres avec les animateurs, les anciens résidents et leurs proches.


L’importance du soutien de la famille

 

Pour José Ah-Choon, directeur du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR), «la base de tout relèvement de la personne passe par la famille, comme dans toute maladie (toxicomanie, alcoolisme, dépression, etc.). Les proches doivent écouter, guider, soutenir continuellement la personne souffrante. Or, dans le cas d’une dépendance à l’alcool ou aux drogues, on observe logiquement un délaissement de la vie familiale de la part du patient. Et pour que la personne dépendante rebondisse, retrouve son élan, la base familiale doit être forte. La thérapie familiale tient donc une grande place au CATR et nous y consacrons beaucoup de temps, chaque dimanche et chaque lundi. Notre méthode : «‘Rééduquer’ les proches afin qu’ils abandonnent toute négativité et évitent les mots qui dérangent pour privilégier les mots qui réconfortent.»


Contacts utiles

 

La présentation et l’annuaire des associations luttant contre la pauvreté et l’exclusion sont consultables sur le site internet www.ACTogether.mu, rubrique « Profil des ONG » :

 

Chysalide à Bambous - tél. : 452.5509

Étoile d’Espérance à Quatre-Bornes -tél. : 427.0542 ou 427.0513

Centre d’accueil de Terre-Rouge - tél. : 248.7041

Centre de Solidarité de Rose-Hill et de Solitude -tél. : 464.9980 ou 464.7815

Lacaz A de Port-Louis - tél. : 212.7541

Alcooliques anonymes - tél. : 302.6093

Al-Anon / Alateen -tél. : 5779.2881 - 5973.8097 – 5496.6069

Oasis Nou l’Espwar à l’Escalier

(centre de jour) - tél. : 452.5509

Groupe Renaissance Mahébourg - tél. : 631.3011


Des mots contre les maux

Al-Anon, à Maurice et, dans ses autres antennes à travers le monde, donne des conseils destinés aux proches, aux amis, aux collègues des personnes alcooliques. Les réunions ont lieu actuellement dans plusieurs localités :


• Forest-Side, centre de St.-Jean : mercredi à 18 heures
• Vacoas, salle de réunion La Visitation : Goodlands, salle de réunion Ste.-Claire, mardi à 17 heures
• Flacq, salle de réunion cure Ste.-Ursule rue de l’hôpital : samedi à 15 heures
• Rose-Hill, Montmartre, jeudi à 18 heures
• Ste.-Croix, centre Emilien Pierre : vendredi à 17 h 30
• Triolet, salle de réunion Fatima : samedi à 13 heures
• Rose-Belle, salle de réunion Ste.-Famille : lundi à 16 h 30
• Bambous, salle de réunion St.-Sauveur : vendredi à 17 h 30


La formation se déroule en 12 étapes, avec les conseils individuels d’un parrain ou d’une marraine de l’association. Les groupes Al-Anon se concentrent sur le soutien des proches des alcooliques et les groupes Alateen encadrent et soutiennent les enfants et les adolescents souffrant de l’alcoolisme de leurs parents.


• Tél. : 302.6093 - Tél. : 5-779.2881 -
Tél. : 5.973.8097 – Tél. : 5.496.6069

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